Affichage des articles dont le libellé est Bénigne Boillot. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Bénigne Boillot. Afficher tous les articles

31 mars 2022

Bénigne Boillot (1725-1795), facteur d'orgues à Dijon

 Bénigne Boillot (1725 – 1795) Facteur d’orgues L’orgue et les organistes, 1591-1798.

                1 volume, 502 pages, photos, illustrations. ISBN 979-10-699-6808-0

2021, Chez l’auteur, à Saint-Jean-de-Losne.

Presque tous les orgues construits par Bénigne Boillot (Nuits-Saint-Georges 1725-Dijon 1795) ont été détruits ou transformés. Seul, l’orgue de l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Losne (Côte-d’Or) est conservé pratiquement dans son état d’origine avec une grande partie du mobilier de cette église antérieur à la Révolution.

Le buffet d'orgue de Saint-Jean-de-Losne

Tuyauterie du Positif de Saint-Jean-de-Losne

    Régulièrement entretenu, l’orgue de Saint-Jean-de-Losne (1768) reste aujourd’hui un instrument de musique remarquable et ouvre un accès direct à l’orgue français du milieu du xviiie siècle dans ce qu’il a de meilleur : en effet, Bénigne Boillot a travaillé quelque temps avec les frères Riepp, puis avec Dom Bedos, le célèbre Bénédictin, auteur du traité « L’art du facteur d’orgues », avant de venir s’installer à Dijon.

    Il s’agit de révéler les détails de la vie de ce facteur d’orgues né à Nuits-Saint-Georges : sa formation, son entourage, ses échecs et ses succès, puis d’étudier les orgues sur lesquels il est intervenu : qu’il les ait construits, restaurés ou simplement imaginés à l’état de projets : Saint-Jean-de-Losne, bien sûr, mais aussi Nuits-Saint-Georges, Jussey, Seurre, Riceys-Bas, Saint-Jean de Dijon, etc.

Le buffet d'orgue de Nuits-Saint-Georges
(Eglise saint-Symphorien)

    Il convient aussi de présenter Bénigne Boillot dans la longue suite d’organistes et de facteurs d’orgues, actifs à Dijon et aux alentours aux xviie et xviiie siècles, que les archives permettent de connaître, ainsi que leurs réalisations, dans le contexte de leurs relations pas toujours faciles avec leurs clients : chapitres, paroisses, communes … exigeants et peu enclins à la dépense pour leurs orgues et leurs organistes. Après quelques prédécesseurs célèbres ou méconnus, les collègues et concurrents immédiats de Boillot se nomment Charles-Joseph Riepp, Joseph Rabiny, Jean Richard, François Callinet, et les organistes qu’il a pu fréquenter : les Balbastre, les Lausserois, François Leclerc et bien d’autres. 

            Cet ouvrage s’appuie sur de nombreuses sources primaires, archives pour la plupart transcrites in extenso, il contient aussi des descriptions techniques pour lesquelles on a recherché l’équilibre entre les détails intéressant les professionnels et une approche plus globale.

Pour vous procurer ce livre cliquez sur le lien ci-dessous:

 BENIGNE BOILLOT

 


24 janvier 2013

Une vieille connaissance… souhaite un bon anniversaire à Karl Joseph Riepp aujourd'hui 24 janvier

Texte de Pierre Marie Guéritey :
Claude Balbastre (Dijon, 5 juin 1713 - †Saint Jean-de-Losne 5 novembre 1780), organiste de Saint-Jean-de-Losne souhaite, ce 24 janvier, un bon anniversaire à son ami Charles Riepp.
 Je le connais en effet depuis 1963 : à l’occasion de l’enregistrement de l’orgue de Saint-Jean-de-Losne par Michel Chapuis, j’avais effectué de premières recherches dans les archives municipales de la ville et communiqué des informations à Jean Fellot auteur du livret accompagnant le disque (Orgues historiques n° 31 Saint-Jean-de-Losne, Musique de tous les temps janvier 1964), qui signalait donc : (note 10)
« A cette époque, l’organiste était Claude Balbastre, celui-ci avait sollicité un bail de trois ans en 1739. Il ne s’agit probablement pas de son homonyme, devenu célèbre à Paris, né en 1727 ».

Ensuite, dans ma thèse « Karl-Joseph Riepp et l’orgue de Dole », j’ai rappelé l’existence d’un « second » Claude Balbastre (juin 1985 p. 555-556, note de l’annexe « Bénigne Boillot » ) 
« Premier des enfants du second mariage de Bénigne Balbastre, né le 5 juin 1713, Claude Balbastre fut à 13 ans le parrain de son frère Claude-Bénigne (le 23 juin 1727). On le trouve à partir de 1739 greffier de la chatellenie de Brazey et de Laperrière.
En 1760, à la suite d’un différend avec le Magistrat, il laisse la tribune à Pierre Boileau son élève, natif de Saint-Jean-de-Losne.
Claude Balbastre est mort à Saint-Jean-de-Losne le 5 novembre 1780, il a laissé un recueil manuscrit daté de 1770, contenant des pièces de clavecin et d’orgue de son frère ainsi que des transcription, des pièces de Jean-Philippe Rameau etc… »

Dans la Revue Internationale de Musique Française (RIFM) n° 23, juin 1787, a paru  un article :
Etude de deux manuscrits de Mr Balbastre de Saint-Jean-de-Losne, 1770, par Daniel Paquette et Pierre-Marie Gueritey.
Dans cet article, j’ai fourni outre le catalogue détaillé des deux cahiers de Musique de « Mr Balbastre de Saint-Jean-de-Losne » des informations complémentaires sur sa vie à Saint-Jean-de-Losne. (pp. 100-104).
Un premier contrat d’organiste qu’il passe avec la mairie le 16 juin 1731 n’est pas suivi d’effet. Après des tentatives infructueuses pour obtenir une tribune à Dijon, il se fixe à Saint-Jean-de-Losne le 22 septembre 1739. Il est organiste (de l’ancien orgue construit en 1610 et restauré par Devaux en 1731) et il conserve ce poste jusqu’en 1760. Il est alors dépossédé de sa tribune par le Magistrat au profit de Pierre Boileau. Il reste cependant à Saint-Jean-de-Losne où il est greffier de la mairie jusqu’en 1772, également greffier du Marquisat de Laperrière, et de la Chatellenie royale de Brazey, charge qu’il conserve jusqu’à sa mort le 5 novembre 1780.
En 1741, il a épousé Suzanne Gauthier, marchande de tissu, âgée de 45 ans, veuve de François Baillard, marchand drapier, et déjà veuve une première fois auparavant de Jean Majeste également marchand drapier…une riche veuve. Claude Balbastre a exercé de nombreuses activités commerciales plus ou moins couronnées de succès, mais la fortune de sa femme et les revenus de ses charges pouvaient le lui permettre…
Chassé de la tribune, il faisait de la musique chez lui, comme en témoignent les deux cahiers dont il est question dans l’article.
A sa mort, il avait certainement cessé de pratiquer depuis quelque temps car il n’y avait pas chez lui de clavecin ou de piano, mais seulement dans le grenier un violon sans cordes ni chevilles et une flute traversière, et aussi plusieurs cahiers de musique, dont un cahier de Noëls (ceux de son frère ?) et certainement les deux cahiers qui nous sont parvenus. (note à mes fidèles lecteurs : ça, c’est nouveau …)
Riepp et les Balbastre :
Claude Balbastre, alors titulaire, a certainement rencontré Charles Riepp lorsque celui-ci, venu à Saint-Jean-de-Losne en 1743 et encore en 1750 pour entretenir le vieil orgue, a proposé de le reconstruire, devis resté sans suite… Il connaissait Riepp, qui avait restauré l’orgue de la cathédrale Saint Etienne en 1737. Le titulaire de cette tribune était son père, Bénigne Balbastre, jusqu’à sa mort en 1737. Notre Claude Balbastre, qui n’était pas encore installé à Saint-Jean-de-Losne à ce moment, aurait certainement bien aimé lui succéder, mais c’est Claude Rameau qui a obtenu le poste. Au départ de celui-ci en 1743, Claude Balbastre (le petit frère de « Monsieur Balbastre de Saint-Jean-de-Losne » et certainement bien meilleur organiste que lui)  recueille la succession de son père à la tribune de la cathédrale…
Ce petit frère Balbastre, est parti à Paris en 1750 où il est devenu célèbre à la tribune de Saint-Roch, puis à celle de Notre-Dame…
Rien d’étonnant donc à ce que Riepp en 1766 dans son dernier devis pour la construction de l’orgue « de Notre-Dame » à l’abbaye de Salem ait suggéré à l’abbé Anselm II de prendre des références à son sujet auprès de Clicquot, mais aussi de « M. Balbastre organiste à Notre-Dame de Paris » et il ajoute : « M. Balbastre organiste connaît ma façon d’harmoniser ».

Voici donc de vieilles connaissances….de Charles Riepp, qui lui souhaitent un bon anniversaire en ce 24 janvier.
Et puisque, pour moi, 2013 est l’année Balbastre (de Saint-Jean-de-Losne) : troisième centenaire de sa naissance, j’informe les amateurs d’informations gratuites qui « oublient » généralement de citer leurs références que je publierai certainement à son sujet cette année…

Sources : Arch. mun. de Saint-Jean-de-Losne ; ADCO.

Références :

- Gardien, Jacques, L’orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au dix-huitième siècle, Paris: Librairie E. Droz, 1943, 577 pages.
- Guéritey, Pierre-Marie, Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole, Bron: Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 pages, planches.
Paquette, Daniel, Guéritey Pierre-Marie, « Etude de deux manuscrits de Mr Balbastre de Saint-Jean-de-Losne 1770 », in RIFM n° 23, juin 1987, pp. 99-126.

 Ecouter :

- Deux pièces du livre de Monsieur Balbastre de Saint-Jean-de-Losne par Michel Chapuis à l’orgue de Dole : Dole, l’orgue aux trois visages, visage français, (n° 7 et 8), enregistrement Plenum Vox 2001

© Texte Pierre-Marie Guéritey, janvier 2013