04 novembre 2016

Splendeur du Baroque à l’église de Saint-Jean-de-Losne dimanche 13 novembre 2016


Le concert proposé par la Schola Cantorum de Dijon le 13 novembre à 16 heures réunit deux des compositeurs les plus importants du 18e siècle Georg Friedrich Haendel et Jean Sebastien Bach.

Les qualités acoustiques et le décor du mobilier baroque de l’église de Saint-Jean-de-Losne avec son orgue historique de 1768 en font un cadre idéal pour ce concert consacré à des œuvres majeures du répertoire baroque.

Georg Friedrich Haendel né le 23 février 1685 en Allemagne, à Halle, est mort le 14 avril 1759 à Westminster. Il a reçu sa première formation musicale de Friedrich Wilhelm Zachow, (dont nous avons entendu la fantaisie pour orgue en ré majeur interprétée à l’orgue de Saint-Jean-de-Losne par Jean-Jacques Griesser lors de notre concert « orgue et trompes de chasse »)
Après plusieurs voyages à Berlin, Hambourg, Hanovre et en Italie, Haendel se fixe en Angleterre en 1712. Il devient vite célèbre comme compositeur d’opéras et organisateur de concerts.
En février 1727, Haendel sollicite et obtient la nationalité anglaise. Le roi George Ier meurt le 11 juin suivant et c'est Haendel qui compose les quatre grandioses Coronation Anthems (« Hymnes du couronnement ») pour chœur et orchestre, pour le couronnement de son successeur, George II.

Les 4 Coronation Anthems :
1-« Zadok the Priest » (« Zadok le prêtre ») est interprété depuis pour le couronnement de chaque souverain britannique :
Zadok le prêtre et Nathan le prophète oignirent Salomon pour le faire roi.
Et tout le peuple se réjouissait, et disait :
Dieu sauve le Roi, longue vie au Roi, que le Roi vive pour l'éternité 
Amen Alleluia !
(L'hymne de la Ligue des champions UEFA est un arrangement de cette pièce…)
2- « Let Thy Hand Be Strengthened »(« Que ta main soit plus ferme »)
Est une paraphrase du Psaume 89 :
La justice et le jugement sont les bases de ton trône ; la bonté et la vérité marchent devant ta face…
 Alléluia!
3- « The King Shall Rejoice » («  Le roi se réjouira »)
Utilise un texte du psaume 21 :
Yahweh, le roi se réjouit de ta force; comme ton secours le remplit d'allégresse!
Tu lui as donné ce que son cœur désirait, tu n'as pas refusé ce que demandaient ses lèvres…
4 - « My Heart Is Inditing » (« Mon cœur compose »)]
Cette pièce est une adaptation de versets du Psaume 45 et de Isaïe 49.
Mon chœur bouillonne d’une bonne parole ; je dis ce que j’ai composé au sujet du roi…




Jean-Sébastien Bach (1685-1750) est particulièrement connu par ses œuvres pour orgue. Au cours de ce concert, Patrice Bréfort interprétera 3 pièces de Jean-Sébastien Bach sur l’orgue historique de l’église:
Prélude en mi bémol majeur BWV 852 (du 1er livre du Clavier bien tempéré)
Choral « Christ unser Herr zum Jordan kam » BWV 684 (de la Clavierübung III)
Choral « O Mensch, bewein' dein' Sünde groß » BWV 622 (de l‘Orgelbüchlein)
Choral « O Mensch, bewein' dein' Sünde groß »

15 juin 2016

Louis Callinet

 
Le facteur d’orgues Louis Callinet, né à Ladoix (Côte-d’Or) le 19 avril 1786, mort à Paris le 2 août 1845, est assez peu connu.
L’histoire a surtout retenu les dommages qu’il a causés à l’orgue de Saint-Sulpice le 11 avril 1843, fâcheux épisode qui a mis fin à sa carrière.
Nous tenterons ici d’esquisser sa biographie, de faire une récapitulation de ses ouvrages, dont on trouve mention sans beaucoup de détails dans de nombreuses publications, nous apporterons des informations plus précises sur son travail à l’orgue de Saint-Sulpice, qui est loin de se réduire à la triste fin rappelée ci-dessus, à laquelle la célébrité de ce grand instrument parisien a donné une publicité certainement exagérée.
Enfin, après avoir indiqué quelques caractéristiques de sa facture, nous chercherons quelles ont été ses relations avec ses cousins de Rouffach Joseph et Claude-Ignace Callinet.
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14 mars 2016

Prochain concert à l'église de Saint Jean de Losne

Un concert original Polyphonies corses et orgue...




Eglise paroissiale de Saint Jean de Losne, samedi 9 avril 2016 à 20h30 : concert de polyphonies corses et orgue avec le célèbre groupe a Vuciata, organisé avec le soutien de Saône Nature & Patrimoine qui aime mettre la voix en valeur ainsi que l'orgue de l'église paroissiale.
L'orgue sera tenu par Jean-Jacques Tournebise Ceruti, organiste de Forcalquier.
Ces voix venues du cœur qui, au fil des secondes qui passent, se chargent en grâce, en émotions, transportant jusqu'à nous des vagues d'une indicible douceur. Ces voix que l'on écoute presque religieusement, qui nous captivent au point que l'on hésite à les interrompre avant terme, qui par leur force et leur beauté nous amènent au bord des larmes.
A Vuciata se produit pour la première fois dans la région. Un concert à ne pas manquer !

Entrées : 15€ (gratuit – 14 ans). Rens. 033 80 79 08 33.

10 janvier 2016

L’orgue de l’église Saint-Philibert de Dijon

L’église Saint-Philibert, à côté de l'Abbaye Saint-Bénigne était l’église paroissiale du quartier où habitait Riepp. Voici quelques informations sur l’orgue (disparu) de cette église.
Le 2 janvier 1779 meurt Anne-Françoise Eve-Riepp, veuve de Charles-Joseph Riepp. On trouve dans ses papiers un « mémoire servant de compte rendu entre la dlle veuve Riepp le Sieur Rabiny et le sieur Vebvre, auquel est joint un état des paiements faits par la Veuve Riepp ». Ce document (évidemment disparu) prouve que les facteurs d’orgues Joseph Rabiny et Louis Weber étaient en affaires avec Madame Riepp.
Joseph Rabiny, établi à Dijon rue de la Porte-au-Fermerot,  paroisse Saint Nicolas, depuis 1772, avec Louis Weber, principal collaborateur de Riepp depuis 1748, avaient repris la clientèle de Riepp à la mort de celui-ci le 5 mai 1775. Ainsi, Rabiny entretient entre autres l’orgue de l’église Notre-Dame, et de l’église Saint-Michel, et en 1782-83, il reconstruit en partie l’orgue de l’église Saint-Philibert, paroisse de Riepp, (enterré sous la sacristie de cette église le 6 mai 1775, avec les macabres péripéties que j’ai racontées ici en mai 2010 :
L’orgue de Saint Philibert était alors constitué d’un positif (de dos) en bon état et d’un grand corps que Joseph Rabiny reconstruit complètement dans l’ancien buffet réparé. Dans son marché avec la fabrique, pour 1500 #, il prévoit de livrer deux sommiers à gravures intercalées avec les jeux du grand orgue : Montre 8’, Bourdon 8’, Prestant 4’, Nasard, Tierce, Doublette, grand Cornet, Trompette, Clairon, sur 50 notes (CD-d’’’) et les jeux de récit sur 32 notes (g-d’’’) : Cornet, Flûte, Hautbois et Trompette. Le clavier de pédale de 17 notes (CD-f) doit faire jouer en tirasse Trompette, Clairon, Montre, Bourdon et Prestant du grand orgue.
Rabiny s’engage à ajouter un troisième soufflet et à remettre en peaux l’ensemble de la soufflerie. Dans son devis, il mentionne que les deux grands sommiers et les trois claviers en chêne, plaqués « en blanc, et les feintes en ébène noir » sont déjà construits.
Rabiny se présente en tant que « Neveu de Riepp » aux fabriciens de Saint-Philibert, et il signe le marché « Rabiny-Riepp fac[teur] ».
C’est le sculpteur [Joseph] Duchesne qui effectue la réparation du grand buffet et de ses cariatides : « réparation de l’ancienne boiserie de l’orgue du fond et des figures qui semblent en former l’appui ».
Dijon, intérieur de l'église Saint-Philibert.
Contre ce mur ouest de l'église se trouvaient la tribune et l'orgue...
Ainsi, dans l’église Saint-Philibert, paroisse de Riepp, se trouvait un orgue de construction certainement ancienne, avec une montre de 6 pieds (Rabiny ajoute à la montre de 8’ les 4 premières notes en tuyaux de bois).
Dès 1737 Riepp entretient régulièrement cet instrument: ainsi, il s'agit de son premier travail connu à Dijon ; et on peut lui attribuer l’ajout du positif de dos, qui, en 1782 ne nécessitait pas autre chose que la remise en peaux des soupapes. En 1782-83, l’instrument est restauré et augmenté par Joseph Rabiny.
Nicolas Pigalle (1709 ?†5 mai 1786), organiste et facteur de clavecins, ami des frères Riepp, habitait rue Maison rouge (actuelle rue Berbisey), il a été organiste de l'église Saint-Jean puis de Saint-Bénigne, (d'abord comme "sous-traitant" de Claude Rameau), mais on n'a pas de preuve qu'il ait été organiste de Saint-Philibert.
On y trouve Bénigne Balbastre en 1713, puis, dès 1714 Jeanne Ormancey, qui reçoit 50 livres par an, sa sœur Claudine lui succède pour quelques mois en 1751. Ensuite, le Sr Bertheley occupe la tribune jusqu'à sa mort en août 1764, et à sa place apparaît une certaine Pétronille de la Haye, au moins jusqu'en 1767....le 23 mars 1778, la fabrique de Saint-Philibert couverte de dettes dit ne plus pouvoir payer ses employés dont 2 chantres et   l'organiste (qui n'est pas nommé); ce qui ne l'empêche pas quelques années plus tard de faire restaurer l'orgue et 'entreprendre d'autres embellissements... 
La confrérie de "St Hubaire", des marchands épiciers, employait  d'autres organistes pour ses cérémonies à Saint Philibert : en 1737-1739 Mlle fontaine, et en 1740, "Mlle Balbastre". Ce qui ne veut pas dire forcément que Marie Millot, veuve de Bénigne Balbastre jouait de l'orgue: elle recevait obligatoirement les appointements de son fils Claude, encore mineur et déjà habile organiste. On les trouve aussi à Saint-Jean entre la mort de Bénigne Balbastre en 1737, et la nomination de Claude Balbastre à la cathédrale Saint Etienne en 1743.
On notera aussi que pendant plusieurs années, le souffleur était une souffleuse,... comme d'ailleurs dans d'autres églises à Dijon. 
Le 13 mars 1793, François Callinet, désigné comme expert, constate que l’instrument a été vandalisé; ensuite, on n’entendra plus parler de l’orgue de la paroisse de Riepp.
© Pierre Marie Guéritey,10 janvier 2016. MAJ 20 06 2018, 07 08 2018 
sources :
AD21: contrôle des actes Dijon, comptes de la fabrique et du mépart,
BMS paroisse St Jean, (aimable communication de Sylvie Granger, Musefrem)