06 mars 2013

Prochain concert des Amis de l'orgue de Dole

Les Amis de l'orgue de Dole  vous proposent un récital d'orgue donné par Léon Berben,
le vendredi 24 mai 2013 à 20h30,
en la collégiale Notre-Dame.
Au programme : oeuvres de JS Bach, J. Cabanilles, C. Moyreau, JG Müthel.


Tarifs : entrée 12€ (tarif réduit 6€).


15 février 2013

Ouverture de la saison de concerts à la cathédrale Saint Bénigne de Dijon le 14 avril prochain


Saison 2013 : prochain concert d'orgue à la cathédrale Saint Bénigne de Dijon :
dimanche 14 avril 2013 à 17 heures.

 Daniel Beckmann, organiste du Dom de Mayence (Allemagne)

Concert-accueil du nouvel organiste de la cathédrale de Mayence, ville jumelée avec Dijon.
Au programme : oeuvres de Felix Mendelssohn, Jean-Sébastien Bach, Nikolaus Bruhns, Max Reger.
Concert donné avec le soutien de la Maison de Rhénanie-Palatinat de Dijon

En 2010, Daniel Beckmann, est nommé à l’âge de 29 ans, organiste du Dom de Mayence par le cardinal Karl Lehmann. A ce titre, il est responsable de la musique d’orgue dans le cadre liturgique et dans le domaine du concert. De plus, il travaille au projet de rénovation générale du grand-orgue.
 Daniel Beckmann a remporté plusieurs prix de renom dont le 1er Prix du concours international d’orgue de Saint Maurice en Suisse. Il a étudié au conservatoire de Detmold où il a reçu un prix d’orgue et d’improvisation et de musique d’église dans les classes de Gerhard Weinberger et Thomasz Nowak. Il a reçu une bourse du Prix allemand de Musique à Berlin en 2005. La même année, il a fait partie de la 50ème sélection des jeunes artistes « Deutscher Musikrat ».
 Son activité de concertiste lui fait prendre part à d’importants festivals en Allemagne et à l’étranger. De nombreuses productions de radio et télévision complètent son activité.
 Assistant de Gerhard Weinberger au conservatoire de Detmold de 2004 à 2007, il a été organiste à Paderborn et chargé de cours à l’université.
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Entrée au portail principal de la cathédrale, place Saint Bénigne.
Ouverture 30 minutes avant le début du concert. Vente de tickets à l'entrée de tous les concerts.
Tarifs :  11€ et 8€ (tarif réduit scolaires et étudiants)

24 janvier 2013

Une vieille connaissance… souhaite un bon anniversaire à Karl Joseph Riepp aujourd'hui 24 janvier

Texte de Pierre Marie Guéritey :
Claude Balbastre (Dijon, 5 juin 1713 - †Saint Jean-de-Losne 5 novembre 1780), organiste de Saint-Jean-de-Losne souhaite, ce 24 janvier, un bon anniversaire à son ami Charles Riepp.
 Je le connais en effet depuis 1963 : à l’occasion de l’enregistrement de l’orgue de Saint-Jean-de-Losne par Michel Chapuis, j’avais effectué de premières recherches dans les archives municipales de la ville et communiqué des informations à Jean Fellot auteur du livret accompagnant le disque (Orgues historiques n° 31 Saint-Jean-de-Losne, Musique de tous les temps janvier 1964), qui signalait donc : (note 10)
« A cette époque, l’organiste était Claude Balbastre, celui-ci avait sollicité un bail de trois ans en 1739. Il ne s’agit probablement pas de son homonyme, devenu célèbre à Paris, né en 1727 ».

Ensuite, dans ma thèse « Karl-Joseph Riepp et l’orgue de Dole », j’ai rappelé l’existence d’un « second » Claude Balbastre (juin 1985 p. 555-556, note de l’annexe « Bénigne Boillot » ) 
« Premier des enfants du second mariage de Bénigne Balbastre, né le 5 juin 1713, Claude Balbastre fut à 13 ans le parrain de son frère Claude-Bénigne (le 23 juin 1727). On le trouve à partir de 1739 greffier de la chatellenie de Brazey et de Laperrière.
En 1760, à la suite d’un différend avec le Magistrat, il laisse la tribune à Pierre Boileau son élève, natif de Saint-Jean-de-Losne.
Claude Balbastre est mort à Saint-Jean-de-Losne le 5 novembre 1780, il a laissé un recueil manuscrit daté de 1770, contenant des pièces de clavecin et d’orgue de son frère ainsi que des transcription, des pièces de Jean-Philippe Rameau etc… »

Dans la Revue Internationale de Musique Française (RIFM) n° 23, juin 1787, a paru  un article :
Etude de deux manuscrits de Mr Balbastre de Saint-Jean-de-Losne, 1770, par Daniel Paquette et Pierre-Marie Gueritey.
Dans cet article, j’ai fourni outre le catalogue détaillé des deux cahiers de Musique de « Mr Balbastre de Saint-Jean-de-Losne » des informations complémentaires sur sa vie à Saint-Jean-de-Losne. (pp. 100-104).
Un premier contrat d’organiste qu’il passe avec la mairie le 16 juin 1731 n’est pas suivi d’effet. Après des tentatives infructueuses pour obtenir une tribune à Dijon, il se fixe à Saint-Jean-de-Losne le 22 septembre 1739. Il est organiste (de l’ancien orgue construit en 1610 et restauré par Devaux en 1731) et il conserve ce poste jusqu’en 1760. Il est alors dépossédé de sa tribune par le Magistrat au profit de Pierre Boileau. Il reste cependant à Saint-Jean-de-Losne où il est greffier de la mairie jusqu’en 1772, également greffier du Marquisat de Laperrière, et de la Chatellenie royale de Brazey, charge qu’il conserve jusqu’à sa mort le 5 novembre 1780.
En 1741, il a épousé Suzanne Gauthier, marchande de tissu, âgée de 45 ans, veuve de François Baillard, marchand drapier, et déjà veuve une première fois auparavant de Jean Majeste également marchand drapier…une riche veuve. Claude Balbastre a exercé de nombreuses activités commerciales plus ou moins couronnées de succès, mais la fortune de sa femme et les revenus de ses charges pouvaient le lui permettre…
Chassé de la tribune, il faisait de la musique chez lui, comme en témoignent les deux cahiers dont il est question dans l’article.
A sa mort, il avait certainement cessé de pratiquer depuis quelque temps car il n’y avait pas chez lui de clavecin ou de piano, mais seulement dans le grenier un violon sans cordes ni chevilles et une flute traversière, et aussi plusieurs cahiers de musique, dont un cahier de Noëls (ceux de son frère ?) et certainement les deux cahiers qui nous sont parvenus. (note à mes fidèles lecteurs : ça, c’est nouveau …)
Riepp et les Balbastre :
Claude Balbastre, alors titulaire, a certainement rencontré Charles Riepp lorsque celui-ci, venu à Saint-Jean-de-Losne en 1743 et encore en 1750 pour entretenir le vieil orgue, a proposé de le reconstruire, devis resté sans suite… Il connaissait Riepp, qui avait restauré l’orgue de la cathédrale Saint Etienne en 1737. Le titulaire de cette tribune était son père, Bénigne Balbastre, jusqu’à sa mort en 1737. Notre Claude Balbastre, qui n’était pas encore installé à Saint-Jean-de-Losne à ce moment, aurait certainement bien aimé lui succéder, mais c’est Claude Rameau qui a obtenu le poste. Au départ de celui-ci en 1743, Claude Balbastre (le petit frère de « Monsieur Balbastre de Saint-Jean-de-Losne » et certainement bien meilleur organiste que lui)  recueille la succession de son père à la tribune de la cathédrale…
Ce petit frère Balbastre, est parti à Paris en 1750 où il est devenu célèbre à la tribune de Saint-Roch, puis à celle de Notre-Dame…
Rien d’étonnant donc à ce que Riepp en 1766 dans son dernier devis pour la construction de l’orgue « de Notre-Dame » à l’abbaye de Salem ait suggéré à l’abbé Anselm II de prendre des références à son sujet auprès de Clicquot, mais aussi de « M. Balbastre organiste à Notre-Dame de Paris » et il ajoute : « M. Balbastre organiste connaît ma façon d’harmoniser ».

Voici donc de vieilles connaissances….de Charles Riepp, qui lui souhaitent un bon anniversaire en ce 24 janvier.
Et puisque, pour moi, 2013 est l’année Balbastre (de Saint-Jean-de-Losne) : troisième centenaire de sa naissance, j’informe les amateurs d’informations gratuites qui « oublient » généralement de citer leurs références que je publierai certainement à son sujet cette année…

Sources : Arch. mun. de Saint-Jean-de-Losne ; ADCO.

Références :

- Gardien, Jacques, L’orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au dix-huitième siècle, Paris: Librairie E. Droz, 1943, 577 pages.
- Guéritey, Pierre-Marie, Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole, Bron: Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 pages, planches.
Paquette, Daniel, Guéritey Pierre-Marie, « Etude de deux manuscrits de Mr Balbastre de Saint-Jean-de-Losne 1770 », in RIFM n° 23, juin 1987, pp. 99-126.

 Ecouter :

- Deux pièces du livre de Monsieur Balbastre de Saint-Jean-de-Losne par Michel Chapuis à l’orgue de Dole : Dole, l’orgue aux trois visages, visage français, (n° 7 et 8), enregistrement Plenum Vox 2001

© Texte Pierre-Marie Guéritey, janvier 2013

11 janvier 2013

Les Callinet, du nouveau : « Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace » Quatre articles de Pierre-Marie Guéritey dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace

On a longtemps considéré les Callinet comme les « successeurs » de Karl-Joseph Riepp … en fait, François né à Ladoix (près de Beaune) en 1754, n’a probablement jamais rencontré Riepp, puis qu’il est parti en apprentissage à Paris en 1768 et qu’on ne le retrouve en Bourgogne, pour raisons familiales, qu’en 1777. (Riepp est mort en mai 1775).
Ce n’est que plusieurs années plus tard que François Callinet de retour en Bourgogne et en Franche-Comté à partir de 1786 recueillera d’une certaine manière une partie de la succession de Riepp, en travaillant avec Joseph Rabiny, et en effectuant des travaux importants sur les orgues de Riepp de Dole (Couvent des Dames d’Ounans, collégiale Notre-Dame) et de la collégiale Notre-Dame de Beaune.
Après avoir décrit en détails ces travaux dans ma thèse en 1985  : (Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole, Bron : Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 p., ill. pl). et publié depuis plusieurs articles au sujet de François Callinet, je travaille maintenant à une synthèse de l’activité hors d’Alsace des facteurs d’orgues Callinet (François né en 1754, ses fils Joseph et Claude-Ignace, son neveu Louis, et son petit fils [Louis] François mort en 1903).
Entre 1786 et 1880, ils ont construit ou restauré hors des départements alsaciens plus de 150 orgues, notamment dans l’est de la France et en Suisse.
L’exploration de nouvelles sources permet d’apporter des informations inédites sur ces facteurs d’orgues connus surtout aujourd’hui pour leur activité en Alsace.
Quatre articles sont parus dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace :
N° 3 (2010) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (1)
Les sources bourguignonnes de l’histoire des Callinet, notamment les écrits de Joseph Dietsch, et des informations nouvelles sur la carrière de Joseph Rabiny (en référence aux Archives Silbermann notamment).
N° 4 (2010) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (2)
François et Louis Callinet : l’oncle et le neveu :
L’apprentissage de François Callinet chez Adrien Picard Lépine, l’activité de François Callinet à Dijon pendant la Révolution, les chantiers de François Callinet hors d’Alsace (Valence, Autun, Besançon, Vesoul …). Eléments de Biographie de Louis Callinet, où on rencontre aussi un petit cousin : François Callinet, modeste ouvrier à Paris, mort en 1863…
N° 6 (2011) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (3)
L’orgue de la Madeleine de Besançon : la grande désillusion de Claude-Ignace Callinet
Histoire complète de ce grand projet de Claude-Ignace, resté inachevé ; depuis 1847 jusqu’à la restauration par Jean Deloye et Alain Sals en 1989.
N° 7 (2012) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (4)
Documents inédits au sujet de leurs origines, et de la fin de carrière de Claude-Ignace et [Louis]-François Callinet.
Il y aura bien sûr une suite car en plus de l’inventaire complet des orgues Callinet hors d’Alsace il y a encore bien des sujets sur lesquels tout n’a pas été dit …comme par exemple les relations entre les « frères Callinet» Joseph et Claude-Ignace.

A découvrir et à suivre dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace

Deux signatures de François Callinet : 1768 (Contrat d’apprentissage)                                  

 1804
© Pierre-Marie Guéritey, janvier 2013.

24 janvier 2012

Charles-Joseph Riepp franc-maçon ?


Portrait de Riepp en famille
Pierre Morlot 1766
(Musée de l’abbaye d’Ottobeuren, huile sur toile, photo Braun Ottobeuren)

Ce tableau a été peint par Pierre Morlot (1716-1780), peintre dijonnais ami de la famille Riepp. La composition s’organise en deux parties : la famille Riepp occupe les 2/3 de la toile à gauche. Le peintre s’est représenté à droite, à l’arrière plan, assis derrière Madame Riepp. Son bras gauche est appuyé sur un papier posé sur la table,  portant sa dédicace:

« De ma tendresse ami, reçois ce faible gage ;
Il me ferait beaucoup d’honneur,
Si mon pinceau docile eût rendu ton image,
Comme elle est peinte dans mon cœur. »

Charles Joseph Riepp, alors âgé de 56 ans, est debout derrière le clavecin, il est vêtu de son habit de voyageur, sa main gauche est posée sur l’épaule de sa plus jeune fille, Claude, alors âgée de 11 ans. Celle-ci a posé sur le clavecin un album dont la couverture porte le titre « images des enfants ».
Au premier plan, assise au clavecin, Jeanne-Françoise âgée de 13 ans joue un menuet de Rameau dont la partition lisible est posée sur le porte musique de l’instrument. Madame Riepp est assise au premier plan, elle est alors âgée de 48 ans.

Selon certaines interprétations de ce tableau, le personnage vêtu de rouge serait Charles Joseph Riepp lui-même et celui qui se tient derrière le clavecin serait Barthélemy Trouvé.
Mais vous avez tous reconnu la veste verte que Charles Riepp portait encore à Salem 8 ans plus tard, et 3 ans avant son mariage avec la jeune fille qui joue du clavecin Barthélemy Trouvé n'avait vraiment aucune raison de se trouver là et de mettre la main sur l'épaule de sa future belle sœur âgée de 11 ans…


Pierre Morlot était membre de la Loge Saint-Luc de Dijon (Abbé Jules Thomas, les origines d’une loge maçonnique de Dijon, Dijon 1907).
Riepp, en plus d’avoir été en relations très suivies à Besançon avec les Francs-Maçons notoires : Charles de Lacoré, intendant de Franche Comté et Louis Ethis, subdélégué, était l’ami de Pierre Morlot, qui sera témoin en 1769 du mariage de Jeanne-Françoise Riepp avec Barthélemy Trouvé, avocat au parlement et neveu du dernier abbé de Cîteaux François Trouvé.
Voilà qui relance l’interrogation sur une éventuelle affiliation de Charles-Riepp à la franc-maçonnerie….qui n’est aujourd’hui attestée par aucun document.

(Aujourd’hui 24 janvier 2012 : 312° anniversaire de la naissance de Charles-Joseph Riepp à Ottobeuren)
© Texte Pierre Marie Guéritey

24 janvier 2011

Mon cher Lolot

François Trouvé (Champagne sur Vingeanne 1716 – Vosne 6 mai 1797) a été élu abbé de Cîteaux le 25 novembre 1748, conseiller-né au parlement de Bourgogne, il a été présenté au roi (Louis XV) le 11 janvier 1749, ce fut le dernier abbé de Cîteaux avant la Révolution.
Anselm II Schwab, élu en 1746 (Füssen,1713 – Salem 1778) est l’avant dernier abbé de Salem avant la sécularisation (1802) Dès le débu des années 1750, Anselm II qui voulait obtenir la charge de Vicaire général de l’ordre pour l’Allemagne et la Silèsie était aussi en procès avec les couvents de cisterciennes dépendant de Salem.
Charles Joseph Riepp, (Eldern 24 janvier 1710 – Dijon 5 mai 1775) né à Eldern près d’Ottobeuren en Souabe, il est venu en France en 1732, d’abord en alsace puis à Dijon où on le trouve dès 1736. Installé à Dole en 1740, il épouse le 18 avril 1741 Anne Françoise Eve (Dole 30 mars 1718-Dijon 2 janvier 1779). Le couple s’installe à Dijon en 1743.
En relations permanente avec les abbayes de Salem et de Cîteaux (dont il a restauré l’orgue de 1736 à 1739) Charles Riepp est avec sa femme le défenseur des intérêts de l’abbé de Salem à Cîteaux.
Alors que sa fille Jeanne Françoise est née le 1er février 1753, et que l’orgue de Dole est en construction, il se rend à Salem en août, sa femme, demeurée à Dijon, elle, n’est pas restée inactive et elle est allée aux nouvelles à Cîteaux. Le 15 septembre elle lui écrit pour lui dire qu’on lui a affirmé que « M. l’Abbé de Salem » obtiendrait bientôt ce qu’il demande…
M. l’Abbé de Salem n’obtiendra finalement pas grand-chose… Après les deux orgues d’Ottobeuren, Riepp construira trois (ou quatre) orgues à Salem entre 1767 et 1774, et pendant tout ce temps, il développera son commerce de vin et constituera son domaine viticole dans la côte de Nuits. En 1769 sa « grosse fille » Jeanne François épouse Barthélemy Trouvé, conseiller au Parlement de Bourgogne, neveu de François Trouvé qui s’est retiré chez lui à Vosne pendant la Révolution et y est mort en 1797…
Evidemment comme c’était l’usage dans les abbayes, cette lettre a été ouverte et copiée consciencieusement par le secrétaire de l’Abbé. La copie se trouve aux archives du Bade-Wurtemberg à Karlsruhe et se termine ainsi :

« dans le couvert se trouvait écrit ce qui suit :
Mon cher Lolot, je t’embrasse mille fois de même que ta grosse fille. Je t’ai mis cette enveloppe pour la plus grande sureté ….
»

Voilà donc un facteur d’orgues émigré qui a bien réussi à s’intégrer dans son pays d’adoption Celui qu’on entend citer comme « Karl-Joseph Riepp » par les savants musicologues, sa femme l’appelait « Lolot » comme on appelait familièrement en Bourgogne ceux qui s’appellent Charles (Charles ...... Charlot .....Lolot).

Mon cher Lolot,
Je te souhaite un bon anniversaire puisque le 24 janvier 2011 cela fait 301 ans que tu es né à Eldern.
Pendant toute l’année 2010, on s’est bien occupé de ton 300e anniversaire. Pour ma part, il y a 30 ans que je te connais bien, toi, tes vignes, et les orgues que tu as construits. Depuis 2009, j’ai repris les recherches au sujet des facteurs d’orgues Bourguignons (Riepp, les Callinet, Bénigne Boillot) et j’ai retrouvé encore beaucoup de documents qui te concernent. Je les publierai peut-être un jour…
Pierre Marie Guéritey

En attendant, ceux qui sont intéressés par le sujet peuvent encore se procurer auprès des amis de l’orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon ou auprès des amis de l’orgue de Dole la brochure des journées Riepp 2010.

14 novembre 2010

Les Journées Riepp à Ottobeuren, octobre 2010 (II)



Samedi 2 octobre
Après une nuit passée dans l'Abbaye (le lieu est magnifique et nous ne nous lassons pas d'arpenter les longs couloirs, avec portes en faux bois, entourages en faux marbres, stucs, dorures, murs blancs immaculés,…) nous gagnons à nouveau la salle de conférence au 2e étage.

Prêts, pour la conférence (Pierre Marie) et pour le reportage photos (Michelle)... Les exposés reprennent salle Rupert-Ness, en allemand bien sûr.
Tout d'abord, un titre un peu provocateur en terre allemande : "Charles Joseph Riepp, ein französicher Orgelbauer ?" (Charles-Joseph Riepp, un facteur d’orgues français ?, (Dr Pierre Marie Guéritey).Salem n'est pas oublié, magnifique abbaye où Riepp a construit aussi des orgues de 1766 à 1774, "Die Bedeutung von Karl Joseph Riepp für den Weinanbau und den Weinhandel in Salem" (L’importance de Karl Joseph Riepp pour la viticulture et le commerce du vin à Salem, par le Dr Ulrich Knapp).PM Guéritey et Ulrich Knapp
Ulrich Knapp et Michaël G. Kaufmann
Helmut Balk (Greiffenberger Institut) présente son travail sur la tuyauterie d'Ottobeuren "Die Dokumentation des Pfeifenwerkes der Riepporgeln (La documentation de la tuyauterie des orgues de Riepp). Une discussion s'établit avec les facteurs d'orgues présents, notamment le Dr. Théobald (Klais) et Wolfgang Rehn (Kuhn): ces recherches sont-elles nécessaires, indispensables, superflues ?.. Josef Miltschitzky donne lecture de la conférence de l'Abbé Meunier-Rivière de Toulouse qui traite de "Das Wirken von Karl Joseph Riepp Stiefneffen Gregor Rabiny in Toulouse" (L’activité de Gregor Rabiny, neveu de Karl Joseph Riepp à Toulouse).
Les conférences se terminent par un exposé du Dr Markus Zimmermann "Verwendete Karl Jospeh Riepp Mensurvorbilder ?" (Karl Joseph Riepp utilisait-il des modèles de diapasons ?)
A 16 heures, place à la musique et à l'orgue pour un récital dans la Basilique.
Récital d'orgue donné par Maurice Clerc, titulaire du Grand Orgue de la cathédrale de Dijon, d’abord à l'orgue Riepp (orgue de la Trinité : pièces de Claude Gervaise (Suite de Danses), Jean-Philippe Rameau (Ouverture des Indes Galantes, transcr. Maurice Clerc), François Couperin (Récit de tierce en taille et Offertoire sur les grands jeux de la messe des couvents).
Maurice Clerc poursuit son concert au « Marienorgel » (G.F. Steinmeyer 1957, J. Klais 2002) avec César Franck (Pièce Héroïque), Gabriel Fauré (Quatre pièces de Dolly, transcr. Maurice Clerc), Louis Vierne (Allegro de la II°. Symphonie) et Pierre Cochereau (Berceuse, improvisation reconstituée par Frédéric Blanc, et Scherzo (Notre-Dame de Paris, 1974), improvisation reconstituée par Maurice Clerc). Après le concert, petite pause à la Caféteria de l'Abbaye... avant le retour à l'églisepour une visite de l'orgue de la Trinité à laquelle les participants aux Journées Riepp sont conviés .
Le soir à 20 heures, table ronde autour du sujet : "Concept d'une restauration des orgues Riepp d'Ottobeuren", sous la conduite du Dr Michaël G. Kaufmann, Erzbischöflicher Orgelinspecktor. Le lendemain 3 octobre, il nous faut regagner la Bourgogne. On le fait avec regret tant les paysages de la région sont agréables, les arbres ont déjà leurs couleurs d'automne, le soleil revenu nous gratifie de ses rayons, et l'Abbaye et son église un lieu magnifique et d'une richesse artistique rare...
Notre ami Karl-Joseph devait quand même en vouloir un peu à sa femme de ne l’avoir jamais accompagné dans son pays natal…
Pierre Marie et Michelle Guéritey. Copyright sur toutes les photos publiées (Michelle Guéritey).