31 janvier 2010

25 janvier 2010

Programme de la Journée Célébration Riepp à Dijon le 18 septembre 2010

Le programme de la journée "Célébration Riepp 2010" - 18 septembre 2010 : Dijon

Cliché Jean-Claude Mitard ©

* Théâtre des Feuillants (9 rue Condorcet à Dijon)
9h - 9h30, accueil
9 h 30, conférences
Charles Joseph Riepp : un vrai bourguignon !
En janvier 1747, Louis XV accorde aux frères Riepp une « lettre de naturalité » par laquelle il les reconnaît comme ses sujets. Dès lors, Charles Joseph sera plus que français, il sera bourguignon !
Dans la côte de Nuits que les moines de Citeaux lui ont appris à connaître, il va aller chercher les vins pour en faire commerce avec les abbayes de son pays natal, puis par de nombreuses acquisitions, il constituera une propriété viticole autour d’une grande maison dans le village de Vosne…
Les deux conférences de la matinée présentent le vignoble bourguignon et la place que Charles Joseph Riepp a su y prendre…

- Sylvie Rougetet « Le vignoble de Bourgogne, histoire et géographie ».

- Pierre Marie Guéritey « Riepp marchand de vin et propriétaire ».

- Dégustation de vins émanant de propriétés ayant appartenu à Riepp conduite par Gilles Trimaille, œnologue.

Le vin est un produit complexe, difficile à décrire pour le non initié. Que chercher ? Comment s’y prendre ? Comment interpréter la robe, identifier les arômes, et évaluer la complexité, l'élégance, l’équilibre et la longueur en bouche ? La réponse est à la fois simple et complexe car la dégustation est un art qui fait appel à tous les sens. Gilles Trimaille nous guidera dans cette découverte à partir de trois millésimes du Morey "en très Girard" du domaine Naigeon.
(Vente de bouteilles d’une cuvée spéciale Riepp de Morey Saint Denis).

* 12 h, déjeuner en commun à la Maîtrise.

* Cathédrale
14 h 30, récital d’orgue : Josef Miltschitsky (Ottobeuren/Allemagne).

* Théâtre des Feuillants (9 rue Condorcet à Dijon)
16 h 30 / 18 h 30, conférences. … Mais Charles Joseph Riepp reste avant tout facteur d’orgues. Comme il a construit des instruments aussi bien en France qu’en Souabe, on peut se poser la question : « Charles Joseph Riepp : un facteur d’orgues français ? » L’analyse de ses œuvres et particulièrement des orgues d’Ottobeuren permettra sinon de répondre à cette question, du moins de mieux connaître les caractéristiques de sa facture.
- Pierre Marie Guéritey « Charles-Joseph Riepp facteur d’orgues français ? »
- Josef Miltschitsky « Les orgues Riepp d’Ottobeuren »

- Concert clavecin et chant « Compositeurs bourguignons et francs-comtois au temps de Riepp » avec Yves Cuenot (clavecin) et Florence Forgeot (soprano).

* Dîner libre à Dijon.

* Cathédrale
20 h - 22 heures, concert « Une soirée avec Riepp » : « La musique à l’église en France et en Allemagne au 18° siècle ».
Deux organistes / un choeur :
- Michel Alabau (Paris, France).
- Mario Hospach-Martini (Konstanz/Allemagne).
- Chœur de la Maîtrise / Direction Alain Chobert
Soirée animée par Maurice Clerc.

* Dortoir des Bénédictins
22 h 30, « Evocation du monastère bénédictin de Saint Bénigne de Dijon à l’époque de Riepp ».
- Accueil et présentation du monastère par Christian Vernou, Conservateur en chef du Musée Archéologique.
- Office de Complies avec bénédiction du chanoine Dominique Garnier.
Chœur d’hommes de la Maîtrise / Direction Alain Chobert.
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Les intervenants

Pierre Marie Guéritey : en parallèle avec sa carrière d’ingénieur : professeur, puis directeur des études à l’Ecole Catholique d’Arts et Métiers de Lyon, Pierre Marie Guéritey n’a pas cessé de mener des recherches historiques ou techniques au sujet des orgues des XVIIIe et XIXe siècles. La personnalité et l’œuvre de Charles Joseph Riepp ont été (au travers notamment des deux ouvrages : Karl-Joseph Riepp et l’orgue de Dole, 1985, et Le grand orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon, 1995) et restent encore aujourd’hui pour lui des sujets de recherche.

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Josef Mitschitzky est né en 1958 à Böhen-Waldmühle en Bavière.
Il étudie l’orgue à la Musikhochschule de Munich, sous la direction des professeurs Harald Feller et Klemens Schnorr et suit également les classes de musique catholique d’église. En parallèle, il effectue des études de musicologie, histoire de l’art et littérature allemande à la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich. Il obtient en 1984 son diplôme d’études musicales à la Musikhochschule de Munich.
En 1983, il est nommé organiste de la prestigieuse Basilique d’Ottobeuren, où se trouvent deux fameux orgues historiques construits par Riepp au 18° siècle. Il organise depuis lors des séries annuelles de récitals d’orgue et de multiples concerts de choeurs ou d’orchestre. En outre, il est Directeur de la Musikschule d’Ottobeuren. Depuis plus de vingt ans, Josef Miltschitzky déploie une intense activité artistique, il donne des concerts dans l’Europe entière que ce soit en Allemagne, en France, en Suisse, en Espagne, en Belgique, en Angleterre ou dans les pays slaves. Il est invité à donner des conférences sur des sujets historiques liés à la facture comme le facteur Holzhey. Enfin, il conduit l’organisation de symposiums tels ceux de Bach, Rheinberger ou Mozart. Il a enregistré des CD d’œuvres de Couperin, Marchand, Boëly, de Grigny ainsi que de compositeurs de l’Allemagne du sud.

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Yves CUENOT est actuellement co-titulaire du Grand-orgue "Riepp-Schmid" de la cathédrale de Dijon et titulaire de l'Orgue "Callinet-1789" de l'église d'Auxonne, directeur de L'École de Musique du Canton d'Auxonne, accompagnateur au C.N.R de Dijon. Il est sollicité pour des master-classes au Clavecin et à l'Orgue en France, Allemagne, Russie, Estonie, Canada.
Après des études de piano au C.N.R. de Besançon, Yves CUENOT fut initié à l’orgue par Jeanne MARGUILLARD qui le prit comme assistant au Grand-Orgue de la Madeleine. Très tôt attiré par l’interprétation de la musique baroque, il fut l’élève d’André ISOIR dont l’enseignement aura été une source de découverte jusque là non encore épuisée. Parallèlement il travailla le clavecin avec Jean-Patrice BROSSE puis Scott ROSS. Afin de diversifier sa culture musicale il suivit des stages de direction d’orchestre avec Fernand QUATTROCCI et Pierre DERVAUX. Il est aussi titulaire d’un premier prix de Tuba au C.N.R. de Dijon. Il fut Tuba-solo à l’orchestre du conservatoire et du théâtre de Dijon. Actuellement il enseigne au Conservatoire de Dijon et dirige l’Ecole de Musique du Canton d’Auxonne. Il fut chargé de cours à l’université de musicologie de Dijon et fut durant 9 ans président de la Fédération des Orgues de Côte d’Or, période au cours de laquelle nombre d’instruments ont été sauvés et restaurés. Mais c’est à l’orgue et au clavecin qu'Yves CUENOT consacrera toute sa carrière de musicien. Outre son attirance pour la musique baroque, il inscrit volontiers à son répertoire des œuvres de la musique d’aujourd’hui. Il fut le premier interprète de la "Suite pour Rameau" de Jean GUILLOU et a créé, avec lui, "la Missa Interrupta" pour l’inauguration du Grand-Orgue de la cathédrale de Dijon. De plus, il compose pour divers instruments, pour la voix.
Yves CUENOT sillonne le monde pour porter la culture française. Il se produit dans les grandes tribunes françaises, mais aussi en Angleterre, Hollande, Suisse, Allemagne, Portugal, Italie, Russie, Estonie, Porto-Rico, Guadeloupe, Nouvelle-Calédonie, St Pierre-et-Miquelon, Canada, Uruguay. Il a également réalisé des enregistrements dont les programmes créent la nouveauté et suscitent la louange de la critique.

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Florence Forgeot : après une licence de musicologie obtenue à la Sorbonne, Florence Forgeot poursuit des études de chant et obtient un Premier Prix de chant soliste ainsi qu’un Prix de musique de chambre. Sa passion pour le chant a débuté à Reims quand elle fut engagée comme choriste à l’Opéra de la ville. Elle occupera ensuite les mêmes fonctions à Limoges et à Lille. Revenue en Bourgogne, Florence Forgeot enseigne le chant et dirige deux chœurs à Seurre et Saint-Aubin puis un troisième à Auxonne depuis 2006.

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Mario Hospach-Martini est né en 1971. Pour l’orgue, les professeurs qui ont le plus marqué ses études et ses orientations stylistiques sont Stefan Johannes Bleicher et Michael Kapsner, avec lequel, durant sept ans, il a étudié à la Musikhochschule de Trossingen, En 2000, il obtient un Diplôme de Perfectionnement avec félicitations du jury. Il se rend au Mozarteum de Salzburg afin de recevoir l’enseignement de Nikolaus Harnoncourt pour l’interprétation de la musique ancienne. Enfin il suit les master-classes de Ludger lohmann, Harald Vogel, Ewald Kooiman et Michael Radulescu.
Mario Hospach-Martini mène depuis lors une carrière de concertiste international qui l’a mené, entre autres, au Canada, en Italie, à l’Académie Internationale du Mozarteum de Salzburg, à Budapest, à l’Abbaye de Westminster à Londres, New York, Prague ou Zürich. Naturellement, Il se produit dans toute l’Allemagne et plus particulièrement sur les instruments historiques d’Allemagne du Sud.
Sous le label „Arte Nova Classics“ (BMG), il a publié une série de CDs, enregistrés sur des instruments historiques les plus importants, sous les titres : "Barocke Orgelmusik aus Mitteldeutschland", "Barocke Orgelmusik aus Norddeutschland" et "Die Andreas Silbermann Orgel Ebersmunster".

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Michel Alabau est titulaire de l'orgue de l'église St Séverin de Paris et de St Paul de Marcq en Baroeul. Il est né en 1957 et a étudié l’orgue sous la direction de Jeanne Joulain puis de Jean Boyer au CNR de Lille. À partir de 1977, il fréquente assidûment la tribune de l’orgue de St Séverin à Paris, point de rencontre de toute une génération de musiciens séduits par l'osmose entre le lieu, l'instrument et ses trois titulaires : Michel Chapuis, Francis Chapelet et Jean Boyer. À leur écoute, il s’imprègne des différents styles d’interprétation et d’improvisation.
Organiste de l'église Saint Martin de Carvin de 1972 à 1986, il est nommé titulaire de Saint Séverin en 1988, succédant à Jean Boyer. Il est également organiste de l’église St Paul de Marcq en Baroeul depuis 1994.
Parallèlement à ses activités d'enseignement musical, il donne des concerts en France dans des cadres prestigieux dont plusieurs festivals internationaux (Festival Toulouse les Orgues, Festival de St- Michel-en-Thiérache, Printemps des Arts de Nantes, Festival de Caen…) et à l'étranger (Allemagne, Belgique, Japon).
Il crée en 2003 l'ensemble instrumental Les Parodies Organisées pour lequel il écrit un répertoire de transcriptions inédites pour grand orgue, cordes, flûtes à bec et percussions.
Son enregistrement consacré à des transcriptions d'opéras de Lully et de Rameau (collection
tempéraments/Radio-France, enregistré sur l'orgue historique de St-Maximin la Sainte Beaume) a reçu l’accueil enthousiaste du public et de la critique (5 Diapasons, 10 de Répertoire). En 2009, Michel Alabau enregistre avec la soprano Françoise Masset un programme de transcriptions autour de Lully et Rameau sur l'orgue Freytag-Tricoteaux de Béthube pour le label Triton).

24 janvier 2010

Joyeux anniversaire Charles Joseph !

Photo montage Michelle Guéritey d’après un cliché de JC Mitard (Amis Orgues Cath . Dijon) ©

Bon anniversaire Charles !
Herzlichen Glückwunsch zum Geburstag Karl !
Et amitiés à tous tes supporters
(und herzliche Grüsse zu deinen Fans).
Michelle Guéritey

22 janvier 2010

Programme de la Journée Celebration Riepp à Dole le 17 septembre 2010

L'orgue de Dole (cliché Etienne Baillot) ©

Le programme de la Journée "Célébration Riepp 2010" - 17 septembre 2010 : Dole

DIJON / Cathédrale Saint-Bénigne
10 h - 14 h, accueil des participants.
14 h (environ) : départ du bus pour Dole

DOLE
14 h 30
, accueil à la Collégiale Notre-Dame,
15 h 30, présentation architecturale de la collégiale restaurée, par Roger Ruty et Jean-Louis Langrognet.
16 h 30 , L’orgue de Dole : Karl Joseph Riepp et les autres : Présentation par Pierre Marie Guéritey et Etienne Baillot.
17 h 30, visite libre de l’orgue (organistes inscrits) ; présentation vidéo.
19 h , buffet dînatoire en commun à Dole.
20 h 30, récital d’orgue par Jacques Beraza et Etienne Baillot.

22 h 15, départ du bus pour retour sur Dijon.


Pierre Marie Guéritey ( cliché Michelle Guéritey) ©


Etienne Baillot doit l’essentiel de sa formation à Joseph Ruscon et Michel Chapuis pour l’orgue, à Noëlle Spieth pour le clavecin. Aux Conservatoires Nationaux de Région de Strasbourg et Paris, il obtient plusieurs des plus hautes récompenses instrumentales.
Précédemment organiste titulaire-adjoint de N.D.des Blancs-Manteaux à Paris et organiste-assistant à la Chapelle royale du Château de Versailles, il est depuis 1999 titulaire du grand-orgue historique de la Collégiale de Dole.
En possession du Certificat d’Aptitude, il est également professeur d’orgue aux Conservatoires de Dole (ENM) et Chambéry (CNR).
Sa recherche est surtout centrée sur les répertoires musicaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, vivifiée par une solide pratique du continuo et une connaissance approfondie des instruments anciens. C’est ainsi que, parallèlement, il participe activement au mouvement actuel de redécouverte du clavicorde, dont il est devenu un spécialiste reconnu.
Il est régulièrement invité pour des concerts, des enregistrements ou des stages, en France et à l’étranger.
Etienne Baillot et Jacques Beraza à l'orgue de Dole (cliché Michelle Guéritey) ©
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Jacques Beraza
Né à Pau en 1931 Jacques Béraza est organiste de la Collégiale de Dole depuis 1955. Musicien à la curiosité sans cesse en éveil, l’esthétique contemporaine l’intéresse autant que la musique pour clavier du 14e siècle et il cherche toujours à redonner vie à l’écriture des grands classiques, inépuisables, spécialement Bach et Frescobaldi.
Concerts en France, Allemagne, Suisse, Belgique, Italie et Mexique. Il a participé au mouvement de renouveau de l’orgue corse.
Pour compléter un profil original d’organiste Jacques Béraza aime jouer sur « hammerflügel » deux de ses compositeurs préférés : Mozart et Schubert.
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Roger Ruty est agrégé d'histoire. Au lycée J. Duhamel de Dole puis au lycée Ch. Nodier, il a enseigné l'histoire et la géographie et également l'histoire des arts et l'histoire des civilisations.
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Jean-Louis Langrognet : Inspecteur général honoraire de l'éducation nationale, recherches universitaires sur l'architecture des XVIIIe et XIXe siècles, actuellement conservateur des antiquités et objets d'art de la Haute-Saône.
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Montant des inscriptions :
- Journée Dole du 17 septembre 2010 (comprenant bus, brochure programme, présentation, concert, repas), tarif forfaitaire de 50 euros.
Renseignements, inscriptions, demande de l'imprimé d'inscription à
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Pour en savoir plus sur l'orgue de Dole :
L'Orgue de Dole par / Pierre-Marie Guéritey, Roger Ruty, Jean-Pierre Jacquemart, Jacques Béraza, ouvrage préfacé par Michel Chapuis - Frasne (France) et Saint-Imier (Suisse) : Canevas Editeur - juin 1995 - 127 pages. L'ouvrage sera en vente le 17 septembre.
et bien sûr :
Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole / Pierre Marie Guéritey - Bron: Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 pages, planches. (thèse de doctorat soutenue le 15 juillet 1985, université Lyon 2) .
L’orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au dix-huitiéme siécle / Jacques Gardien - Paris: Librairie E. Droz, 1943, 577 pages. (thèse de doctorat en lettres).
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Et à écouter :
- L'orgue de Dole, 1999, K617, France 2006 K617 : Dole Titelouze - L. Couperin - N. Lebègue - F Tunder - D. Buxtehude - L. Marchand / par Jacques Béraza - Etienne Baillot.
- Michel Chapuis / Les trois visages de l’orgue de la collégiale de Dole (2002)
Visage Français (PV002), visage allemand (PV001), visage romantique (PV003)
3 CD, Plenum Vox - Mausoléo 20222 Brando.
e-mail: plenumvox@club-internet.fr
- Danses et Mélodies de la Renaissance au baroque à la collégiale de Dole / par Jacques Beraza - Stil n° 0310S76 1976 - 1996 - Anonymes anglais (XVI) - Peter Philips - Pieter Cornet - Henry Purcell - D. Buxtehude
- Orgues du Jura Franco-Suisse (3CD), enregistrés par K617 entre le 21 et le 27 septembre 1999K617104/3MD8761 : Orgue de la Collégiale de Dole - Titelouze - L. Couperin - N. Lebègue - F Tunder - D. Buxtehude - L. Marchand / Jacques Béraza - Etienne Baillot - 2 Orgues de Champagnole et Orgelet J. Boyvin - N. Lebègue - JF Dandrieu - M. CorretteFrançois - Delor (Champagnole) - Daniel Meylan (Orgelet) - 3 Orgue de l'église du Sentier : Les Goûts réunis (JF Dandrieu - J Boyvin - D. Buxtehude - JS Bach - G. Boehm - F. Dagincour - M Corrette) Daniel Meylan et la Camerata Baroque.

21 janvier 2010

La revue "Papilles" met K. J. Riepp à l'honneur

Revue "Papilles" n° 34

La revue "Papilles" Bibliothèques Gourmandes (éditions Virgile) : Culture & Patrimoine gourmands, met à l'honneur le facteur Karl Joseph Riepp dans son dernier numéro. A côté du Menu Idéal de Georges Blanc, Cuire à feu doux, le goût du verbe, ou Histoire de Menu, nous y trouvons en effet un article "Karl Joseph Riepp : jeux d'orgues et métaphores gastronomiques" d'Annie et Alain Chevrier et "Karl Joseph Riepp (1710-1775) facteur d'orgues et marchand de vin à Dijon" de Pierre Marie Guéritey.

16 janvier 2010

L'orgue de Dole par Pierre Marie Gueritey - 1ère partie

L'orgue de Dole (Karl Joseph Riepp 1754) - 1er épisode
Quelques images…
La prise de vue de la carte postale ci-dessous, en vente à la collégiale dans les années 60, a été étudiée pour montrer le moins possible les draperies latérales mises en place par Stiehr et Mockers lors de la restauration achevée le 27 octobre 1855. Ces draperies en toile enduite et peinte, qui masquent les sommiers et les tuyaux de pédale ainsi que les galandages fermant les espaces latéraux sous les sommiers de pédale apparaissent clairement sur la photographie que j’ai faite depuis la chaire en 1980. Sur cette photographie on remarque, de les angelots qui ont été fixés sur les palmes de chaque côté des grandes tourelles pour soutenir les draperies. Auparavant ils complétaient évidemment les groupes de trois anges musiciens sur chacune des grandes tourelles.





















La très belle photographie ci-dessus, (Jacques Colin 2006), composée comme un tableau baroque, montre l’orgue dans la collégiale avant la restauration intérieure de celle-ci. Le tableau de l’Annonciation se trouve maintenant sur le mur opposé. La vue de face actuelle des buffets (photo Etienne Baillot) permet, en tenant compte des modifications indiquées plus haut, d’imaginer le meuble tel qu’il a été construit par l’atelier Attiret-Devosge au milieu du XVIIIe sc. On distingue aussi au-dessus du grand buffet la boîte (expressive) du récit installé par Joseph Stiehr dès 1830, et on remarque la disparition des galandages, seuls subsistent deux poteaux de chêne qui supportent les sommiers de pédale.

L’orgue de Riepp :
En 1754, dans les buffets à leurs dimensions d’origine, Karl-Joseph Riepp avait placé les jeux suivants, avec la pédale dans les grandes tourelles, le récit en gravures intercalées dans les sommiers du grand orgue et l’écho dans le soubassement :


C’est la composition la plus probable de l’orgue de Dole tel que Riepp l’a construit. Puisqu’aucun document, devis ou marché n’a encore aujourd’hui été retrouvé, j’ai déterminé cette disposition par l’examen approfondi de l’instrument entre 1982 et 1984, dans son état actuel : dimensions des sommiers, inscriptions … et l’étude des transformations ultérieures.
Ci-dessous, coupe médiane de l’orgue de Dole en 1754, une des 15 planches que j’ai tracées à partir de mes relevés de l’orgue de Dole, pour ma thèse de Doctorat en musicologie, (présentée le 15juin 1985 devant l’université de Lyon II).
Guéritey, Pierre Marie, Karl-Joseph Riepp et l’orgue de Dole, Lyon : imprimerie Férréol, 1985, 640p., 15 pl., ill.


Prochain épisode : 1778, premières transformations par Joseph Rabiny et Louis Weber.
A suivre ….

06 janvier 2010

Pierre Marie Gueritey : à propos du portrait de Karl Joseph Riepp



Le portrait de Karl-Joseph Riepp (Ottobeuren 1710 – Dijon 1775), alors en possession des descendants français de ce facteur d’orgues, a été publié par Jacques Gardien sous la forme d’une reproduction en sépia. (op.cité [4] planche IX).
Jacques Gardien (aujourd’hui décédé) était le fils de l’organiste de la collégiale de Dole et son ouvrage est le fruit d’une dizaine d’années de recherches menées avant la seconde guerre mondiale.
Malgré les problèmes de l’époque, il était en relations avec les musicologues allemands Hermann Meyer et Joseph Wörsching qui lui ont communiqué des informations sur les œuvres allemandes de Riepp et auxquels il a communiqué des informations sur les œuvres françaises de Riepp et sa vie en Bourgogne.
C’est ainsi qu’on trouve aussi la reproduction du portrait de Riepp dans les ouvrages de H. Meyer et de J. Wörsching (op.cités [2] et [3]) publiés en Allemagne respectivement en 1939 et 1940.
Tous ces auteurs fondent leur commentaire du tableau sur la description qu’en avait faite Joseph Dietsch dès 1888 dans son manuscrit [1] conservé à la bibliothèque Municipale de Dijon.
Le manque de communication entre l’Allemagne du sud et la France à ces époques n’avait pas permis à ces auteurs de faire une étude exhaustive de ce tableau, mais Jacques Gardien avait pressenti que les orgues représentés en fond du portrait pouvaient être ceux de Salem (qu’il n’a jamais vus).

Sur la base de ces données, j’ai repris l’étude de ce tableau à l’occasion des recherches pour ma thèse de doctorat (Université Lyon II 1985, op cité [5].
Celui-ci, peint à Salem probablement lors des derniers séjours de Riepp (en 1772, 73 ou même pendant l’été 1774) dans cette abbaye Cistercienne proche du lac de Constance où il a construit trois orgues (dispersés lors de la sécularisation) présente des symboles de la double appartenance de Riepp à la Bourgogne et à la Souabe, et de ses deux métiers : facteur d’orgues d’une part, négociant en vins et propriétaire de vignobles en Bourgogne d’autre part.
L’identification formelle des deux orgues de Salem en fond du tableau et l’attribution au peintre Andréas Brügger, alors peintre officiel de l’abbaye a été publiée dans le catalogue d’une exposition réalisée par mes soins (avec la collaboration de Michelle Guéritey) à Beaune en décembre 1988 ([6] pp 9-10)
Le portrait, légué à l’association des Amis de l’Orgue de la Cathédrale de Dijon par le dernier descendant de Riepp qui l’ait eu en sa possession, n’était alors pas encore restauré.

Ces informations ont été reprises et complétées dans mon ouvrage « Le Grand orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon » (op.cité [7] pp 41-42 où la reproduction en couleur du portrait restauré figure dans les premières pages et en vignette à la quatrième de couverture) :
« [Ce tableau] a été peint à Salem lors du dernier séjour de Riepp dans cette abbaye, (entre le 25 mai et le 6 septembre 1774), juste avant l'achèvement de l'orgue "du Tabernacle" représenté à droite du tableau sans ses tuyaux de façade. Il est dû probablement à Andreas Brugger qui a peint la même année le portrait de l'Abbé Anselm II que l'on peut voir dans la bibliothèque de l'abbaye. Le facteur d'orgues dont les traits semblent déjà marqués par la maladie est derrière une petite table. Sur celle-ci est étendu un papier où est tracé le diapason d'un jeu. De la main droite, il pointe l'un des diamètres au moyen d'un compas de proportion. Chaque note est désignée d'un lettre: on reconnaît l'écriture caractéristique de Karl Joseph Riepp, qui a inscrit lui-même le nom des notes de l'octave: "C C# D ev " etc. A droite de la table, un pied de vigne enroule ses pampres et ses grappes. Sur la table, un accordoir de jeux de fonds en laiton tourné est fiché dans le goulot d'une bouteille de vin rouge; dans le cône de l'accordoir une chandelle achève de se consumer et projette sa lumière sur le visage de Karl Joseph Riepp. En arrière plan sont représentés les orgues de l'abbaye: à droite du facteur, le grand orgue, à gauche, l'orgue "du tabernacle" dont les tuyaux de façade n'ont pas encore été posés: derrière les statues allégoriques placées devant le buffet, on voit seulement les tuyaux du cornet dans la grande tourelle. La composition est de qualité et allie la symbolique au réalisme du portrait. »

Les publications des reproductions du tableau par Norbert Dufourcq (in le livre de l’orgue Français TIII, « la facture », Paris, Picard 1978, planche XIX) avec les portraits de F.H Clicquot, de sa femme et celui de Jean François Lépine, et par Robert Martin et al. (tableau non restauré) ne sont que des utilisations au titre d’illustrations et ne correspondent à aucune recherche de ces auteurs sur le sujet.

Le compas que Riepp tient dans la main droite est un compas de proportions. Dans la situation du portrait, son utilisation est la suivante :
La feuille de papier étendue sur la table porte le diapason d’un jeu c’est à dire un graphique dont la longueur des lignes verticales représente le diamètre de chaque tuyau. La largeur de la bouche du tuyau et la hauteur de celle-ci sont des fractions déterminées du diamètre de chaque tuyau. Avec le compas de proportion, on obtient donc aisément l’une ou l’autre en réglant la position du point d’articulation des branches de telle sorte que la grande ouverture étant la longueur correspondant au diamètre du tuyau, la petite donne la largeur de la bouche ou sa hauteur, selon la proportion choisie (en général, on détermine ainsi sur le papier la largeur de la bouche, puis sa hauteur en répétant l’opération à partir de la largeur sur le tuyau lui même en cours de fabrication).
La grande ouverture du compas tenu par Riepp est pointée sur la note DO (C), la proportion de la petite ouverture à la grande est de 0,3 environ (ce qui est plausible pour un tracé réel, mais peut aussi résulter de la fantaisie du peintre).
Le geste professionnel a certainement été expliqué par Riepp à l’artiste puisque – comme je l’ai fait remarquer [7] – c’est lui-même qui a écrit les lettres représentant les noms des notes sur le tableau lui même. (son écriture est bien connue par les marques qu’il a tracées sur les tuyaux de ses orgues et par sa correspondance).

(Cité par :
Gétreau, Florence, « Un portrait énigmatique de l’ancienne collection Henry Prunières », Musique • Images • Instruments, n°5, Paris, CNRS Éditions, 2003, p. 148-156. http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00009494/fr/)


Bibliographie :

[1] DIETSCH, JOSEPH, - Dijon, les orgues, les organiers, 1427-1887 - 1888, Bibliothèque Municipale de Dijon, Ms 1818.
[2] MEYER, HERMANN - Karl Joseph Riepp der Orgelbauer von Ottobeuren. Ein Beitrag zur Geschichte des Oberschwäbischen Orgelbaues im 18. Jahrhundert (Mit einem Anhang von Johannes G. Mehl) - Kassel: Bärenreiter - 1939, 189 pages, planches.
[3] WÖRSCHING, JOSEPH - Der Orgelbauer Karl Riepp (1710/1775). Ein Beitrag zur Geschichte der süddeutschen Orgelbaukunst des 18. Jahrhunderts - Mainz: Rheingold, 1940, 327 pages, planches.
[4] GARDIEN, JACQUES - L’orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au dix-huitiéme siécle - Paris: Librairie E. Droz, 1943, 577 pages.
[5] GUERITEY, PIERRE-MARIE - Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole - Bron: Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 pages, planches. (thèse de doctorat soutenue le 15 juillet 1985, université Lyon 2)
[6] GUERITEY, PIERRE-MARIE et MICHELLE – Karl Joseph Riepp facteur d’orgues à Dijon 1710-1775 – Beaune 1988.
[7] GUERITEY, PIERRE-MARIE - Le Grand orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon – Dijon, Euromuses, Les Amis de l’orgue de la Cathédrale, 1995, 158 pages, planches.