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15 juin 2016

Louis Callinet

 
Le facteur d’orgues Louis Callinet, né à Ladoix (Côte-d’Or) le 19 avril 1786, mort à Paris le 2 août 1845, est assez peu connu.
L’histoire a surtout retenu les dommages qu’il a causés à l’orgue de Saint-Sulpice le 11 avril 1843, fâcheux épisode qui a mis fin à sa carrière.
Nous tenterons ici d’esquisser sa biographie, de faire une récapitulation de ses ouvrages, dont on trouve mention sans beaucoup de détails dans de nombreuses publications, nous apporterons des informations plus précises sur son travail à l’orgue de Saint-Sulpice, qui est loin de se réduire à la triste fin rappelée ci-dessus, à laquelle la célébrité de ce grand instrument parisien a donné une publicité certainement exagérée.
Enfin, après avoir indiqué quelques caractéristiques de sa facture, nous chercherons quelles ont été ses relations avec ses cousins de Rouffach Joseph et Claude-Ignace Callinet.
pour lire cet article, cliquer sur le lien ci-dessous

10 janvier 2016

L’orgue de l’église Saint-Philibert de Dijon

L’église Saint-Philibert, à côté de l'Abbaye Saint-Bénigne était l’église paroissiale du quartier où habitait Riepp. Voici quelques informations sur l’orgue (disparu) de cette église.
Le 2 janvier 1779 meurt Anne-Françoise Eve-Riepp, veuve de Charles-Joseph Riepp. On trouve dans ses papiers un « mémoire servant de compte rendu entre la dlle veuve Riepp le Sieur Rabiny et le sieur Vebvre, auquel est joint un état des paiements faits par la Veuve Riepp ». Ce document (évidemment disparu) prouve que les facteurs d’orgues Joseph Rabiny et Louis Weber étaient en affaires avec Madame Riepp.
Joseph Rabiny, établi à Dijon rue de la Porte-au-Fermerot,  paroisse Saint Nicolas, depuis 1772, avec Louis Weber, principal collaborateur de Riepp depuis 1748, avaient repris la clientèle de Riepp à la mort de celui-ci le 5 mai 1775. Ainsi, Rabiny entretient entre autres l’orgue de l’église Notre-Dame, et de l’église Saint-Michel, et en 1782-83, il reconstruit en partie l’orgue de l’église Saint-Philibert, paroisse de Riepp, (enterré sous la sacristie de cette église le 6 mai 1775, avec les macabres péripéties que j’ai racontées ici en mai 2010 :
L’orgue de Saint Philibert était alors constitué d’un positif (de dos) en bon état et d’un grand corps que Joseph Rabiny reconstruit complètement dans l’ancien buffet réparé. Dans son marché avec la fabrique, pour 1500 #, il prévoit de livrer deux sommiers à gravures intercalées avec les jeux du grand orgue : Montre 8’, Bourdon 8’, Prestant 4’, Nasard, Tierce, Doublette, grand Cornet, Trompette, Clairon, sur 50 notes (CD-d’’’) et les jeux de récit sur 32 notes (g-d’’’) : Cornet, Flûte, Hautbois et Trompette. Le clavier de pédale de 17 notes (CD-f) doit faire jouer en tirasse Trompette, Clairon, Montre, Bourdon et Prestant du grand orgue.
Rabiny s’engage à ajouter un troisième soufflet et à remettre en peaux l’ensemble de la soufflerie. Dans son devis, il mentionne que les deux grands sommiers et les trois claviers en chêne, plaqués « en blanc, et les feintes en ébène noir » sont déjà construits.
Rabiny se présente en tant que « Neveu de Riepp » aux fabriciens de Saint-Philibert, et il signe le marché « Rabiny-Riepp fac[teur] ».
C’est le sculpteur [Joseph] Duchesne qui effectue la réparation du grand buffet et de ses cariatides : « réparation de l’ancienne boiserie de l’orgue du fond et des figures qui semblent en former l’appui ».
Dijon, intérieur de l'église Saint-Philibert.
Contre ce mur ouest de l'église se trouvaient la tribune et l'orgue...
Ainsi, dans l’église Saint-Philibert, paroisse de Riepp, se trouvait un orgue de construction certainement ancienne, avec une montre de 6 pieds (Rabiny ajoute à la montre de 8’ les 4 premières notes en tuyaux de bois).
Dès 1737 Riepp entretient régulièrement cet instrument: ainsi, il s'agit de son premier travail connu à Dijon ; et on peut lui attribuer l’ajout du positif de dos, qui, en 1782 ne nécessitait pas autre chose que la remise en peaux des soupapes. En 1782-83, l’instrument est restauré et augmenté par Joseph Rabiny.
Nicolas Pigalle (1709 ?†5 mai 1786), organiste et facteur de clavecins, ami des frères Riepp, habitait rue Maison rouge (actuelle rue Berbisey), il a été organiste de l'église Saint-Jean puis de Saint-Bénigne, (d'abord comme "sous-traitant" de Claude Rameau), mais on n'a pas de preuve qu'il ait été organiste de Saint-Philibert.
On y trouve Bénigne Balbastre en 1713, puis, dès 1714 Jeanne Ormancey, qui reçoit 50 livres par an, sa sœur Claudine lui succède pour quelques mois en 1751. Ensuite, le Sr Bertheley occupe la tribune jusqu'à sa mort en août 1764, et à sa place apparaît une certaine Pétronille de la Haye, au moins jusqu'en 1767....le 23 mars 1778, la fabrique de Saint-Philibert couverte de dettes dit ne plus pouvoir payer ses employés dont 2 chantres et   l'organiste (qui n'est pas nommé); ce qui ne l'empêche pas quelques années plus tard de faire restaurer l'orgue et 'entreprendre d'autres embellissements... 
La confrérie de "St Hubaire", des marchands épiciers, employait  d'autres organistes pour ses cérémonies à Saint Philibert : en 1737-1739 Mlle fontaine, et en 1740, "Mlle Balbastre". Ce qui ne veut pas dire forcément que Marie Millot, veuve de Bénigne Balbastre jouait de l'orgue: elle recevait obligatoirement les appointements de son fils Claude, encore mineur et déjà habile organiste. On les trouve aussi à Saint-Jean entre la mort de Bénigne Balbastre en 1737, et la nomination de Claude Balbastre à la cathédrale Saint Etienne en 1743.
On notera aussi que pendant plusieurs années, le souffleur était une souffleuse,... comme d'ailleurs dans d'autres églises à Dijon. 
Le 13 mars 1793, François Callinet, désigné comme expert, constate que l’instrument a été vandalisé; ensuite, on n’entendra plus parler de l’orgue de la paroisse de Riepp.
© Pierre Marie Guéritey,10 janvier 2016. MAJ 20 06 2018, 07 08 2018 
sources :
AD21: contrôle des actes Dijon, comptes de la fabrique et du mépart,
BMS paroisse St Jean, (aimable communication de Sylvie Granger, Musefrem)

11 janvier 2013

Les Callinet, du nouveau : « Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace » Quatre articles de Pierre-Marie Guéritey dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace

On a longtemps considéré les Callinet comme les « successeurs » de Karl-Joseph Riepp … en fait, François né à Ladoix (près de Beaune) en 1754, n’a probablement jamais rencontré Riepp, puis qu’il est parti en apprentissage à Paris en 1768 et qu’on ne le retrouve en Bourgogne, pour raisons familiales, qu’en 1777. (Riepp est mort en mai 1775).
Ce n’est que plusieurs années plus tard que François Callinet de retour en Bourgogne et en Franche-Comté à partir de 1786 recueillera d’une certaine manière une partie de la succession de Riepp, en travaillant avec Joseph Rabiny, et en effectuant des travaux importants sur les orgues de Riepp de Dole (Couvent des Dames d’Ounans, collégiale Notre-Dame) et de la collégiale Notre-Dame de Beaune.
Après avoir décrit en détails ces travaux dans ma thèse en 1985  : (Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole, Bron : Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 p., ill. pl). et publié depuis plusieurs articles au sujet de François Callinet, je travaille maintenant à une synthèse de l’activité hors d’Alsace des facteurs d’orgues Callinet (François né en 1754, ses fils Joseph et Claude-Ignace, son neveu Louis, et son petit fils [Louis] François mort en 1903).
Entre 1786 et 1880, ils ont construit ou restauré hors des départements alsaciens plus de 150 orgues, notamment dans l’est de la France et en Suisse.
L’exploration de nouvelles sources permet d’apporter des informations inédites sur ces facteurs d’orgues connus surtout aujourd’hui pour leur activité en Alsace.
Quatre articles sont parus dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace :
N° 3 (2010) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (1)
Les sources bourguignonnes de l’histoire des Callinet, notamment les écrits de Joseph Dietsch, et des informations nouvelles sur la carrière de Joseph Rabiny (en référence aux Archives Silbermann notamment).
N° 4 (2010) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (2)
François et Louis Callinet : l’oncle et le neveu :
L’apprentissage de François Callinet chez Adrien Picard Lépine, l’activité de François Callinet à Dijon pendant la Révolution, les chantiers de François Callinet hors d’Alsace (Valence, Autun, Besançon, Vesoul …). Eléments de Biographie de Louis Callinet, où on rencontre aussi un petit cousin : François Callinet, modeste ouvrier à Paris, mort en 1863…
N° 6 (2011) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (3)
L’orgue de la Madeleine de Besançon : la grande désillusion de Claude-Ignace Callinet
Histoire complète de ce grand projet de Claude-Ignace, resté inachevé ; depuis 1847 jusqu’à la restauration par Jean Deloye et Alain Sals en 1989.
N° 7 (2012) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (4)
Documents inédits au sujet de leurs origines, et de la fin de carrière de Claude-Ignace et [Louis]-François Callinet.
Il y aura bien sûr une suite car en plus de l’inventaire complet des orgues Callinet hors d’Alsace il y a encore bien des sujets sur lesquels tout n’a pas été dit …comme par exemple les relations entre les « frères Callinet» Joseph et Claude-Ignace.

A découvrir et à suivre dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace

Deux signatures de François Callinet : 1768 (Contrat d’apprentissage)                                  

 1804
© Pierre-Marie Guéritey, janvier 2013.