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24 janvier 2015

Charles-Joseph Riepp, un facteur d'orgues français ?









Cet article a été rédigé en 2010, pour une éventuelle publication après les journées-anniversaire de Dijon et Dole. Il n'a jamais été publié, mais vous pouvez maintenant le lire, à l'occasion du 305° anniversaire de la naissance de Riepp (24 janvier 1710), en cliquant sur un des liens ci-dessous,  



27 janvier 2014

Philippe Hartmann et Saint-Jean-de-Losne

Voir le lien sur notre 2e blog :
http://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2014/01/philippe-hartmann-facteur-dorgues.htmlhttp://saint-jean-de-losnetourisme.blogspot.fr/2014/01/philippe-hartmann-facteur-dorgues.html

Pierre Marie Guéritey, janvier 2014

11 janvier 2013

Les Callinet, du nouveau : « Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace » Quatre articles de Pierre-Marie Guéritey dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace

On a longtemps considéré les Callinet comme les « successeurs » de Karl-Joseph Riepp … en fait, François né à Ladoix (près de Beaune) en 1754, n’a probablement jamais rencontré Riepp, puis qu’il est parti en apprentissage à Paris en 1768 et qu’on ne le retrouve en Bourgogne, pour raisons familiales, qu’en 1777. (Riepp est mort en mai 1775).
Ce n’est que plusieurs années plus tard que François Callinet de retour en Bourgogne et en Franche-Comté à partir de 1786 recueillera d’une certaine manière une partie de la succession de Riepp, en travaillant avec Joseph Rabiny, et en effectuant des travaux importants sur les orgues de Riepp de Dole (Couvent des Dames d’Ounans, collégiale Notre-Dame) et de la collégiale Notre-Dame de Beaune.
Après avoir décrit en détails ces travaux dans ma thèse en 1985  : (Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole, Bron : Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 p., ill. pl). et publié depuis plusieurs articles au sujet de François Callinet, je travaille maintenant à une synthèse de l’activité hors d’Alsace des facteurs d’orgues Callinet (François né en 1754, ses fils Joseph et Claude-Ignace, son neveu Louis, et son petit fils [Louis] François mort en 1903).
Entre 1786 et 1880, ils ont construit ou restauré hors des départements alsaciens plus de 150 orgues, notamment dans l’est de la France et en Suisse.
L’exploration de nouvelles sources permet d’apporter des informations inédites sur ces facteurs d’orgues connus surtout aujourd’hui pour leur activité en Alsace.
Quatre articles sont parus dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace :
N° 3 (2010) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (1)
Les sources bourguignonnes de l’histoire des Callinet, notamment les écrits de Joseph Dietsch, et des informations nouvelles sur la carrière de Joseph Rabiny (en référence aux Archives Silbermann notamment).
N° 4 (2010) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (2)
François et Louis Callinet : l’oncle et le neveu :
L’apprentissage de François Callinet chez Adrien Picard Lépine, l’activité de François Callinet à Dijon pendant la Révolution, les chantiers de François Callinet hors d’Alsace (Valence, Autun, Besançon, Vesoul …). Eléments de Biographie de Louis Callinet, où on rencontre aussi un petit cousin : François Callinet, modeste ouvrier à Paris, mort en 1863…
N° 6 (2011) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (3)
L’orgue de la Madeleine de Besançon : la grande désillusion de Claude-Ignace Callinet
Histoire complète de ce grand projet de Claude-Ignace, resté inachevé ; depuis 1847 jusqu’à la restauration par Jean Deloye et Alain Sals en 1989.
N° 7 (2012) : Les Callinet et leur œuvre hors d’Alsace (4)
Documents inédits au sujet de leurs origines, et de la fin de carrière de Claude-Ignace et [Louis]-François Callinet.
Il y aura bien sûr une suite car en plus de l’inventaire complet des orgues Callinet hors d’Alsace il y a encore bien des sujets sur lesquels tout n’a pas été dit …comme par exemple les relations entre les « frères Callinet» Joseph et Claude-Ignace.

A découvrir et à suivre dans la Revue d’Histoire de l’Orgue en Alsace

Deux signatures de François Callinet : 1768 (Contrat d’apprentissage)                                  

 1804
© Pierre-Marie Guéritey, janvier 2013.

20 septembre 2010

Journée Riepp à Dole, le 17 septembre 2010



17 septembre 2010
Charles Riepp à Dole
C’est dans la collégiale Notre Dame de Dole, où il habitait depuis janvier 1740, que Charles Riepp a épousé Anne Eve le 18 avril 1741, après s’être engagé à ne jamais l’emmener en Allemagne loin de sa famille et à toujours demeurer en Franche Comté ou en Bourgogne.
Les amis de l’orgue de la Collégiale Notre Dame de Dole et les amis de l’orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon s’y retrouvent pour célébrer le 300e anniversaire de la naissance de Charles Joseph Riepp. Une centaine de personnes se sont inscrites aux Journées Riepp 2010, venant de toute la France et de l'étranger, en particulier de Suisse, d'Allemagne et d'Italie.
Orgue de Dole (© Cliché PM Guéritey )
Le sourire de l'accueil : Christiane Bientz (Amis Orgue Dijon) et Mmes Ruty, Dumoulin et Coitoux (Amis Orgue de Dole) (Cliché MG)
Après l’évocation l’histoire de la construction de la collégiale (1508-1584) replacée par Roger Ruty dans son contexte politique économique et religieux, Jean Louis Langrognet décrit le monument et insiste sur la qualité de la restauration effectuée de 2006 à 2009, remarquable en ce qu’elle met en valeur la totalité du décor et du mobilier de l’édifice depuis la chaire à prêcher de Hugues Le Rupt (1601) jusqu’à la chapelle des combattants de 1919. Roger Ruty (cliché MG) Jean-Louis Langrognet (cliché MG)Les états successifs de l’instrument sont analysés par Pierre Marie Guéritey, et les improvisations d’Etienne Baillot permettent aux auditeurs de suivre l’évolution de l’orgue depuis sa construction par Charles Riepp (1750-54).
Pierre Marie Guéritey (cliché MG) Jacques Beraza et Jean-Louis Langrognet (cliché MG)Quelques organistes présents peuvent ensuite jouer le grand orgue comme Jean Pierre Rolland, Christophe Derryck,…, pendant ce temps les participants visitent la collégiale et la ville. Jean Pierre Rolland, Etienne Baillot et un participant aux Journées Riepp, Bernard Missol-Legoux, de Lyon (cliché Christophe Derryck)
Pierre Marie Guéritey, Philippe Hartmann et Jean Deloye (cliché Michelle Guéritey ©)
Après le dîner pris en commun à la Commanderie, le concert, donné par Jacques Beraza et Etienne Baillot, rassemble au pied de la tribune les amis de l’orgue de Dole et de Dijon, les participants aux Journées Riepp, ainsi qu’un nombreux public dolois.
(Cliché Chr. Derryck)
(Clichés Chr. Derryck)
Jacques Beraza a inscrit à son programme des pièces de Louis Couperin (Ave maris stella, Fugue 61, Fugue 18, Ave maris stella (trio), Fantaisie pour la Basse 13 et Duo), de François Couperin (Offertoire sur les Grands Jeux de la Messe des Paroisses) et de Johannes Brahms (Cinq chorals extraits de l’Opus 122).



Quant à Etienne Baillot, il a choisi de nous faire entendre Jan Pieterszoon Sweelinck (Toccata in g), Heinrich Scheidemann (Dic nobis Maria), Franz Tunder (Praeludium in g), Louis Marchand (Tierce en Taille et Quatuor), Jean-Sébastien Bach (Prélude et Fugue en ré mineur) et pour terminer Nicolas de Grigny (Cromhorne en taille à deux parties, Point d’orgue sur les Grands Jeux).
On a remarqué la présence au concert de M. Jean-Claude Wambst, maire de Dole, et du Père Raymond Mermet curé de la Collégiale.
Fin de cette première journée des Célébrations Riepp 2010.
Pour en savoir plus :
- Sur la Collégiale Notre-Dame de Dole, voir :
Notre-Dame de Dole / Gaulard Bénédicte, Jaquemart Jean-Pierre, Theurot Jacky - Dole : DMODMO éd., 2009 - 241 p., photographies Henri Bertand.
- Sur l'orgue de Dole, voir :
L'Orgue de Dole / Guéritey Pierre Marie, Ruty Roger, Jacquemart Jean-Pierre, Béraza Jacques - Frasne : Canevas éditions, 1993 - 127 p. ill. (Diffusion par l'association des Amis de l'orgue de Dole).
Karl-Joseph Riepp et l'orgue de Dole / Guéritey Pierre Marie - Bron : imprimerie Ferréol, 1985 - 2 vol. 649 p., ill., pl.
Pierre Marie et Michelle Guéritey.
© photos publiés sur ce message.

06 janvier 2010

Pierre Marie Gueritey : à propos du portrait de Karl Joseph Riepp



Le portrait de Karl-Joseph Riepp (Ottobeuren 1710 – Dijon 1775), alors en possession des descendants français de ce facteur d’orgues, a été publié par Jacques Gardien sous la forme d’une reproduction en sépia. (op.cité [4] planche IX).
Jacques Gardien (aujourd’hui décédé) était le fils de l’organiste de la collégiale de Dole et son ouvrage est le fruit d’une dizaine d’années de recherches menées avant la seconde guerre mondiale.
Malgré les problèmes de l’époque, il était en relations avec les musicologues allemands Hermann Meyer et Joseph Wörsching qui lui ont communiqué des informations sur les œuvres allemandes de Riepp et auxquels il a communiqué des informations sur les œuvres françaises de Riepp et sa vie en Bourgogne.
C’est ainsi qu’on trouve aussi la reproduction du portrait de Riepp dans les ouvrages de H. Meyer et de J. Wörsching (op.cités [2] et [3]) publiés en Allemagne respectivement en 1939 et 1940.
Tous ces auteurs fondent leur commentaire du tableau sur la description qu’en avait faite Joseph Dietsch dès 1888 dans son manuscrit [1] conservé à la bibliothèque Municipale de Dijon.
Le manque de communication entre l’Allemagne du sud et la France à ces époques n’avait pas permis à ces auteurs de faire une étude exhaustive de ce tableau, mais Jacques Gardien avait pressenti que les orgues représentés en fond du portrait pouvaient être ceux de Salem (qu’il n’a jamais vus).

Sur la base de ces données, j’ai repris l’étude de ce tableau à l’occasion des recherches pour ma thèse de doctorat (Université Lyon II 1985, op cité [5].
Celui-ci, peint à Salem probablement lors des derniers séjours de Riepp (en 1772, 73 ou même pendant l’été 1774) dans cette abbaye Cistercienne proche du lac de Constance où il a construit trois orgues (dispersés lors de la sécularisation) présente des symboles de la double appartenance de Riepp à la Bourgogne et à la Souabe, et de ses deux métiers : facteur d’orgues d’une part, négociant en vins et propriétaire de vignobles en Bourgogne d’autre part.
L’identification formelle des deux orgues de Salem en fond du tableau et l’attribution au peintre Andréas Brügger, alors peintre officiel de l’abbaye a été publiée dans le catalogue d’une exposition réalisée par mes soins (avec la collaboration de Michelle Guéritey) à Beaune en décembre 1988 ([6] pp 9-10)
Le portrait, légué à l’association des Amis de l’Orgue de la Cathédrale de Dijon par le dernier descendant de Riepp qui l’ait eu en sa possession, n’était alors pas encore restauré.

Ces informations ont été reprises et complétées dans mon ouvrage « Le Grand orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon » (op.cité [7] pp 41-42 où la reproduction en couleur du portrait restauré figure dans les premières pages et en vignette à la quatrième de couverture) :
« [Ce tableau] a été peint à Salem lors du dernier séjour de Riepp dans cette abbaye, (entre le 25 mai et le 6 septembre 1774), juste avant l'achèvement de l'orgue "du Tabernacle" représenté à droite du tableau sans ses tuyaux de façade. Il est dû probablement à Andreas Brugger qui a peint la même année le portrait de l'Abbé Anselm II que l'on peut voir dans la bibliothèque de l'abbaye. Le facteur d'orgues dont les traits semblent déjà marqués par la maladie est derrière une petite table. Sur celle-ci est étendu un papier où est tracé le diapason d'un jeu. De la main droite, il pointe l'un des diamètres au moyen d'un compas de proportion. Chaque note est désignée d'un lettre: on reconnaît l'écriture caractéristique de Karl Joseph Riepp, qui a inscrit lui-même le nom des notes de l'octave: "C C# D ev " etc. A droite de la table, un pied de vigne enroule ses pampres et ses grappes. Sur la table, un accordoir de jeux de fonds en laiton tourné est fiché dans le goulot d'une bouteille de vin rouge; dans le cône de l'accordoir une chandelle achève de se consumer et projette sa lumière sur le visage de Karl Joseph Riepp. En arrière plan sont représentés les orgues de l'abbaye: à droite du facteur, le grand orgue, à gauche, l'orgue "du tabernacle" dont les tuyaux de façade n'ont pas encore été posés: derrière les statues allégoriques placées devant le buffet, on voit seulement les tuyaux du cornet dans la grande tourelle. La composition est de qualité et allie la symbolique au réalisme du portrait. »

Les publications des reproductions du tableau par Norbert Dufourcq (in le livre de l’orgue Français TIII, « la facture », Paris, Picard 1978, planche XIX) avec les portraits de F.H Clicquot, de sa femme et celui de Jean François Lépine, et par Robert Martin et al. (tableau non restauré) ne sont que des utilisations au titre d’illustrations et ne correspondent à aucune recherche de ces auteurs sur le sujet.

Le compas que Riepp tient dans la main droite est un compas de proportions. Dans la situation du portrait, son utilisation est la suivante :
La feuille de papier étendue sur la table porte le diapason d’un jeu c’est à dire un graphique dont la longueur des lignes verticales représente le diamètre de chaque tuyau. La largeur de la bouche du tuyau et la hauteur de celle-ci sont des fractions déterminées du diamètre de chaque tuyau. Avec le compas de proportion, on obtient donc aisément l’une ou l’autre en réglant la position du point d’articulation des branches de telle sorte que la grande ouverture étant la longueur correspondant au diamètre du tuyau, la petite donne la largeur de la bouche ou sa hauteur, selon la proportion choisie (en général, on détermine ainsi sur le papier la largeur de la bouche, puis sa hauteur en répétant l’opération à partir de la largeur sur le tuyau lui même en cours de fabrication).
La grande ouverture du compas tenu par Riepp est pointée sur la note DO (C), la proportion de la petite ouverture à la grande est de 0,3 environ (ce qui est plausible pour un tracé réel, mais peut aussi résulter de la fantaisie du peintre).
Le geste professionnel a certainement été expliqué par Riepp à l’artiste puisque – comme je l’ai fait remarquer [7] – c’est lui-même qui a écrit les lettres représentant les noms des notes sur le tableau lui même. (son écriture est bien connue par les marques qu’il a tracées sur les tuyaux de ses orgues et par sa correspondance).

(Cité par :
Gétreau, Florence, « Un portrait énigmatique de l’ancienne collection Henry Prunières », Musique • Images • Instruments, n°5, Paris, CNRS Éditions, 2003, p. 148-156. http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00009494/fr/)


Bibliographie :

[1] DIETSCH, JOSEPH, - Dijon, les orgues, les organiers, 1427-1887 - 1888, Bibliothèque Municipale de Dijon, Ms 1818.
[2] MEYER, HERMANN - Karl Joseph Riepp der Orgelbauer von Ottobeuren. Ein Beitrag zur Geschichte des Oberschwäbischen Orgelbaues im 18. Jahrhundert (Mit einem Anhang von Johannes G. Mehl) - Kassel: Bärenreiter - 1939, 189 pages, planches.
[3] WÖRSCHING, JOSEPH - Der Orgelbauer Karl Riepp (1710/1775). Ein Beitrag zur Geschichte der süddeutschen Orgelbaukunst des 18. Jahrhunderts - Mainz: Rheingold, 1940, 327 pages, planches.
[4] GARDIEN, JACQUES - L’orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au dix-huitiéme siécle - Paris: Librairie E. Droz, 1943, 577 pages.
[5] GUERITEY, PIERRE-MARIE - Karl Joseph Riepp et l’orgue de Dole - Bron: Imprimerie Ferréol, 1985, 2 volumes. 649 pages, planches. (thèse de doctorat soutenue le 15 juillet 1985, université Lyon 2)
[6] GUERITEY, PIERRE-MARIE et MICHELLE – Karl Joseph Riepp facteur d’orgues à Dijon 1710-1775 – Beaune 1988.
[7] GUERITEY, PIERRE-MARIE - Le Grand orgue de la Cathédrale Saint Bénigne de Dijon – Dijon, Euromuses, Les Amis de l’orgue de la Cathédrale, 1995, 158 pages, planches.