17 janvier 2020

Madame Riepp (suite)


La vérité sur l’affaire Anne-Françoise Eve (2)
Le mystère des caves de Monsieur Riepp



Le samedi 3 juin 1775, presque un mois après la mort de Riepp, survenue le 5 mai, la maison « de l’Aumonerie », rue de la Pévoté, appartenant aux bénédictins de Saint-Bénigne et dont Riepp était locataire est toujours sous scellés. Cette situation est évidemment inconfortable pour sa veuve qui demande la levée de ces scellés…
Mais il faut l’accord des nombreux créanciers qui se sont manifestés depuis le 5 mai.
A cours d’une audition qui l’oppose à ces créanciers, présents ou représentés par leur procureur, Anne-Françoise Ève expose par quels moyens elle va les désintéresser et obtient la levée des scellés.

Les créanciers posent leurs conditions :
Les religieux de l’abbaye de saint-Bénigne consentent à la levée des scellés à plusieurs conditions :
« 1° Que les pièces de vin qui sont dans les caves tant dans cette ville qu’à Vosne seront comptées par le gardien qui en tiendra un état dont un double sera remis aux vénérables
2° Que le marché pour la vente de ces vins sera fait en présence du célerier de l’abbaye
3° Que l’argent qui proviendra de la vente des vins sera déposé entre les mains de Maître Molle notaire de l’abbaye »
Un autre créancier important demande que
« le double de l’inventaire des vins requis par les Pères Bénédictins sera déposé entre les mains du notaire Molle … »
La maison de Riepp au village de Vosne

A la lecture de ces conditions, le chercheur se dit qu’on va enfin savoir quels vins Riepp avait dans ses caves tant à Dijon que dans sa maison de Vosne : il y en avait certainement beaucoup et du meilleur…

Eh bien non, il a fallu renoncer à en savoir plus : nous n’avons trouvé dans les minutes du notaire Molle aucune trace de cet inventaire - qui a certainement eu lieu- ni de la vente qui a peut-être suivi. Les registres du contrôle des actes n’ont même pas révélé un acte sous seing privé…
Les caves de Charles-Joseph Riepp marchand de vins conservent donc aujourd’hui leur mystère et c’est bien dommage…
En effet, après la mort d’Anne-Françoise Eve, (2 janvier 1779), lors de l’inventaire de la maison, le 4 mars 1779 :
« dans la cave il s’est trouvé ce qui suit
huit bouteilles de vin daliquant et trois bouteilles vides estimés trois livres    3#
quatorze vieux marts ( ?) estimés avec une ronde vingt sols                         1#
une planche percée avec six autres planches estimés vingt sols                   1#
plusieurs planches de fruitier estimé cinq sols                                                 5s
un tonneau où il y a quarante pintes de vin estimé dix livres                          10#
une feuillette où il y a de la lie estimée 20 sols                                                 1#
une autre feuillette ou il s’est trouvé cinquante pintes estimé huit livres           8# »

c’est tout et c’est bien peu…

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