La vérité
sur l’affaire Anne-Françoise Eve (2)
Le samedi 3 juin 1775, presque un mois après la mort de Riepp, survenue le 5 mai, la maison « de l’Aumonerie », rue de la Pévoté, appartenant aux bénédictins de Saint-Bénigne et dont Riepp était locataire est toujours sous scellés. Cette situation est évidemment inconfortable pour sa veuve qui demande la levée de ces scellés…
Mais il faut
l’accord des nombreux créanciers qui se sont manifestés depuis le 5 mai.
A cours
d’une audition qui l’oppose à ces créanciers, présents ou représentés par leur
procureur, Anne-Françoise Ève expose par quels moyens elle va les désintéresser
et obtient la levée des scellés.
Les
créanciers posent leurs conditions :
Les
religieux de l’abbaye de saint-Bénigne consentent à la levée des scellés à
plusieurs conditions :
« 1° Que les pièces de vin qui sont dans les caves tant dans cette ville qu’à Vosne
seront comptées par le gardien qui en tiendra un état dont un double sera remis
aux vénérables
2° Que le
marché pour la vente de ces vins sera fait en présence du célerier de l’abbaye
3° Que
l’argent qui proviendra de la vente des vins sera déposé entre les mains de
Maître Molle notaire de l’abbaye »
Un autre
créancier important demande que
« le
double de l’inventaire des vins requis par les Pères Bénédictins sera déposé
entre les mains du notaire Molle … »
A la lecture
de ces conditions, le chercheur se dit qu’on va enfin savoir quels vins Riepp
avait dans ses caves tant à Dijon que dans sa maison de Vosne : il y en
avait certainement beaucoup et du meilleur…
Eh bien non,
il a fallu renoncer à en savoir plus : nous n’avons trouvé dans les
minutes du notaire Molle aucune trace de cet inventaire - qui a certainement eu
lieu- ni de la vente qui a peut-être suivi. Les registres du contrôle des actes
n’ont même pas révélé un acte sous seing privé…
Les caves de
Charles-Joseph Riepp marchand de vins conservent donc aujourd’hui leur mystère
et c’est bien dommage…
En effet, après
la mort d’Anne-Françoise Eve, (2 janvier 1779), lors de l’inventaire de la
maison, le 4 mars 1779 :
« dans
la cave il s’est trouvé ce qui suit
huit
bouteilles de vin daliquant et trois bouteilles vides estimés trois livres 3#
quatorze vieux marts ( ?) estimés avec une ronde
vingt sols 1#
une planche percée avec six autres planches estimés
vingt sols 1#
plusieurs planches de fruitier estimé cinq sols 5s
un tonneau où il y a quarante pintes de vin estimé dix
livres 10#
une feuillette où il y a de la lie estimée 20 sols 1#
une autre feuillette ou il s’est trouvé cinquante
pintes estimé huit livres 8# »
c’est tout et c’est bien peu…
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